Les générations d’après

Nous recevons aujourd’hui Nathalie Zajde, maître de conférences en psychologie à l’Université de Paris VIII Saint-Denis, spécialisée en ethnopsychiatrie, qui a ouvert depuis 1990  groupes de parole et consultations dédiés aux survivants de la Shoah et à leurs familles au sein du Centre Georges Devereux à Paris, à l’occasion du colloque intitulé « Les générations d’après » qui se tiendra au Mémorial de la Shoah le 11 octobre 2015.

 

Comment penser une continuité, une filiation, une transmission entre les survivants de la Shoah et les générations d’après ? Un lien de familiarité ou d’étrangeté ? Ce lien est-il productif ou destructeur ? Cet héritage a-t-il influencé les politiques ?

Ce colloque réunit des universitaires, journalistes, juristes, religieux, artistes français et étrangers, engagés dans le débat public et personnellement concernés par ces questions.

 programmme du colloque au Mémorial de la Shoah

Enfants de Survivants ZAJDE

Le camp des Milles pour résister à l’engrenage des extrémismes

Mémoires Vives invite pour ses deux émissions de rentrée Alain Chouraqui, sociologue, directeur de recherche émérite au CNRS, et Président de la Fondation du Camp des Milles – Mémoire et Éducation.

pour résisterAlain Chouraqui a dirigé « Pour résister (à l’engrenage des extrémismes, des racismes et de l’antisémitisme », paru aux éditions du Cherche midi. Il s’agit d’un ouvrage collectif, qui est à la fois une analyse scientifique des mécanismes qui ont conduit au pire, à travers une approche pluridisciplinaire et intergénocidaire, mais aussi et surtout un livre d’espoir qui montre comment résister.

Ce livre est aussi une préparation utile à quiconque veut visiter le site-Mémorial du Camp des Milles, car il développe les contenus du « volet réflexif », qui est l’une des particularités de ce centre d’histoire, de mémoire et d’éducation.

Photo Visite présidentielle  Camp des MIlles 2L’autre émission est consacrée à l’actualité du Site-Mémorial du camp des Milles et notamment la cérémonie officielle d’inauguration de la Chaire UNESCO « Éducation à la citoyenneté, sciences de l’homme et convergence des mémoires », qui aura lieu le 8 octobre 2015 en présence du Président de la République et de la Directrice générale de l’UNESCO. Cette chaire est l’un des dispositifs majeurs de la lutte contre le racisme et l’antisémitisme menée avec les pouvoirs publics, avec un dispositif de labellisation qui permettra de reconnaître l’engagement d’une personne à travers le brevet citoyen, l’engagement d’une structure en particulier d’éducation informelle à travers l’habilitation citoyenne, et une action collective à travers le label citoyen.

Photo Visite Présidentielle Camp des Milles 1Dans un contexte de repli identitaire et de nationalisme, les quatre principales associations antiracistes françaises ont par ailleurs lancé le 20 septembre 2015 conjointement un Appel national contre la montée des extrémismes, des racismes et de l’antisémitisme. Sous le titre « l’histoire alerte le présent », cet appel a été lancé à l’occasion du premier forum « Démocratie, Mémoires et Vigilance » organisé par la Fondation du Camp des Milles.

Les présidents de la Ligue des Droits de l’Homme, la LICRA, le MRAP et SOS Racisme ont rappelé leur combat en faveur de la tolérance et du vivre-ensemble, et réaffirmé leur profonde opposition « à tous les discours et à toutes les politiques de haine et d’exclusion qui préparent, toujours, le pire ».

Face à la montée des extrêmismes en France et dans le monde, ils ont ainsi condamné les « discours démagogiques qui se saisissent de difficultés objectives, de peurs et de colères pour justifier l’injustifiable : la désignation de boucs émissaires et leur exclusion ». Des mécaniques qui « déstabilisent le vivre ensemble, l’ordre public, l’idée même d’un avenir commun ».

Cet Appel national a été lancé depuis le Camp des Milles, « afin de rappeler que notre démocratie vit et se développe à l’ombre de l’histoire. Ce lieu, seul camp français d’internement et de déportation encore intact, témoigne en effet des persécutions et des déportations du régime de Vichy dont les héritiers et les défenseurs relèvent aujourd’hui la tête ».

Texte intégral de l’Appel national du camp des Milles

1945, les rescapés juifs témoignent

Cette semaine, notre invité est Alexandre Doulut pour le livre coécrit avec Serge Klarsfeld et Sandrine Labeau 1945 – Les rescapés juifs d’Auschwitz témoignent, réalisé avec l’aide de Serge Klarsfeld.  A l’occasion du 70 ème anniversaire de la libération des camps, ce livre paraît aux éditions des Fils et filles des déportés Juifs de France/ Après l’oubli, afin de mettre la lumière sur ce recueil de témoignages tout à fait exceptionnels, puisqu’ils ont dans leur grand majorité été recueillis en 1945, auprès des rescapés à leur retour des camps en France, par deux organismes principaux, le ministère des prisonniers, déportés et réfugiés et le service de recherche des crimes de guerre ennemis.

Au cours de leurs dernières recherches sur la Shoah, Alexandre Doulut, Serge Klarsfeld et Sandrine Labeau ont exhumé près de 600 témoignages spontanés et questionnaires remplis par les rescapés juifs dès leur retour des camps en France, d’avril à la fin de l’année 1945. Malgré leur stupéfiante valeur historique et leur crudité, ces documents n’avaient jamais été publiés.

Voici réunis ici 70 de ces documents, presque un par convoi de déportation, accompagnés d’analyses historiques des auteurs : ce qui semblait évident aux rescapés en 1945 ne l’est pas forcément pour un lecteur d’aujourd’hui ; certains chiffres avancés par les rescapés doivent être parfois rectifiés. Ainsi rassemblés, ces témoignages constituent une sorte de première histoire d’Auschwitz : voilà ce que l’on pouvait savoir de la Shoah en 1945.

Par ailleurs, après 10 ans de recherches dans des fonds d’archives parfois inédits, les auteurs livrent une liste mise à jour des rescapés juifs : ils sont plus de 3 300. Enfin, ce recueil veut aussi être un hommage aux derniers rescapés d’Auschwitz qui témoignent encore inlassablement aujourd’hui en France et dans le monde.

Commander cet ouvrage

Auprès des éditions Après l’Oubli
en adressant un chèque de 30 € à l’ordre de « Après l’Oubli » à :

Après l’Oubli
1 rue Truquet
47200 Marmande

Contact : apresloubli@voila.fr

Histoire de la mémoire de la Shoah

Notre invité cette semaine est Olivier Lalieu, historien et responsable de l’aménagement des lieux de mémoire et des projets externes du Mémorial de la Shoah et membre de la commission Mémoire et transmission de la Fondation pour la Mémoire de la Shoah, pour la publication d’une Histoire de la Mémoire de la Shoah aux éditions Soteca.

Olivier Lalieu et Jacques Fredj, commémoration dans le Loiret, mai 2015
Olivier Lalieu et Jacques Fredj, commémoration dans le Loiret, mai 2015

La mémoire de la Shoah a une histoire. Elle commence au lendemain de la découverte des camps, en particulier de celui d’Auschwitz, par la mobilisation d’une poignée de militants qui posent les bases d’un récit difficilement audible et compréhensible. Elle s’incarne d’emblée par des commémorations et un engagement dans la société. Mais la mémoire dominante est d’abord celle de la Résistance et des résistants. Pourtant, en trois décennies (1960-1990), la mémoire de la Shoah va s’imposer et devenir universelle.

Elle acquiert une place incontournable dans la culture occidentale et mondiale, bouleversant les représentations et les élites. C’est cette histoire construite par des hommes et des femmes par-delà les générations, avec passions, mais aussi liée à des conjonctures politiques singulières, que ce livre donne à comprendre. Une histoire du temps présent qui interroge aussi l’avenir de la mémoire.

Commander cet ouvrage auprès de la librairie du Mémorial de la Shoah