Camarade Artur: une exposition en hommage à Szmuel Zygielbojm

Camarade Arthur, c’est le pseudonyme de Szmuel Zygielbojm, un des leaders du Bund, qui fut un des deux représentants du peuple juif polonais dans le gouvernement en exil à Londres. Plus encore que Ian Karski, qui l’a bien connu et qui témoigne dans Shoah de Claude Lanzmann sur la personnalité de Ziegelblaum, il tentera en vain d’alerter sur la situation désespérée des Juifs dans le ghetto de Varsovie . Face au silence et à l’incompréhension, finira par se suicider. Pour en parler, nous recevons  aujourd’hui Ida et Emile Papiernik, co-présidents du Centre Medem Arbeiter Ring

Commémoration à la Mairie du Xe arrondissement de Paris

Organisée en partenariat avec le Centre Medem-Arbeter Ring et le Club laïque de l’enfance juive (CLEJ)

Vendredi 19 avril 2013

15h30 – Inauguration de l’exposition « Hommage à Szmuel Zygielbojm », représentant du Bund dans le gouvernement polonais en exil.

16h – Table-ronde autour de la figure de Szmuel Zygielbojm
Avec Annette Wieviorka, Jean-Charles Szurek et Philippe Boukara

19h – Cérémonie marquant le 70e anniversaire de l’insurrection du ghetto de Varsovie

En présence de Rémi Ferraud, maire du Xème, Catherine Vieu-Charier, adjointe au maire de Paris chargée de la mémoire, Seybah Dagoma et Danièle Hoffman-Rispal, députées, et de responsables de l’Institut polonais de Paris.

Mairie du Xe arrondissement
Salle des fêtes
72, rue du Faubourg Saint-Martin 75010 Paris

Entrée libre

Commémoration au Mémorial de la Shoah

Dimanche 21 avril 2013, 17h

Cérémonie organisée en partenariat avec la Commission du Souvenir du CRIF

Prières par le rabbin Mévorah Zerbib, lectures par Macha Fogel et Guila Clara Kessous, allocution de Jonathan Hayoun, président de l’UEJF, et chants du ghetto par Talila.

En présence de Claude Hampel, président délégué de la Commission du Souvenir, Éric de Rothschild, président du Mémorial de la Shoah, Yossi Gal, ambassadeur d’Israël en France, Tomasz Or?owski, ambassadeur de Pologne en France, et Richard Prasquier, président du CRIF

Parvis du Mémorial de la Shoah
17, rue Geoffroy-l’Asnier 75004 Paris

Entrée libre

- Voir la programmation du Mémorial de la Shoah autour de cette commémoration.

Aller plus loin dans la restitution des oeuvres d’art spoliées

Le 19 mars dernier, la Ministre la culture Mme Aurélie Filippetti remettait 7 tableaux de maître aux descendants de 2 grands collectionneurs, Richard Neuman et Joseph Wiener, et relançait le sujet de la restitution des œuvres d’art et de ce qu’on peut encore faire aujourd’hui en France en particulier. Pour en parler, nous recevons aujourd’hui la sénatrice et historienne Corinne Bouchoux, qui a travaillé à un rapport pour le sénat qui s’intitule « oeuvres culturelles spoliées ou au passé flou et musées publics : bilan et perspectives » et qui vient de publier « Si les tableaux pouvaient parler, le traitement politique et médiatique des retours d’œuvres d’art pillées et spoliées par les nazis » aux Presses universitaires de Rennes.

Une émission animée par Kristel le Pollotec

Accéder au rapport de Mme Bouchoux

Accéder au site Rose Valland (et voir les tableaux MNR en dépôt dans les musées français)

Un des tableaux rendus, celui de Gaspare Diziani
Un des tableaux rendus, celui de Gaspare Diziani

2000 oeuvres sont aujourd’hui classées « MNR » Musée nationaux récupération, confiées à la garde des musées nationaux.  Les MNR correspondent à des oeuvres dont leurs propriétaires, en grande majorité juifs, ont été contraints pendant la guerre de se défaire pour subsister ou pour tenter de fuir. Ces oeuvres ont pu être vendues aux enchères ou négociées dans une galerie d’art; d’autres, en plus petit nombre, ont fait l’objet d’une spoliation directe par le régime nazi.

Un rapport de la sénatrice Corinne Bouchoux adopté par la commission de la culture du Sénat le 16 janvier 2013 estime que, si de nombreuses œuvres d’art ont pu être restituées au sortir de la Deuxième Guerre mondiale, il est nécessaire de renouer avec une politique résolue de recherche des propriétaires spoliés.

Une démarche proactive. Aurélie Filippetti a donc demandé à ses services et aux musées de mener « une action plus volontariste » sur cette question :  « jusque-là, on attendait les demandes des ayants droit ou des descendants pour démarrer des procédures de recherches. Je veux engager une démarche proactive dans laquelle la France va engager des moyens pour rechercher les propriétaires, qu’il y ait ou non une demande formelle ».
Les recherches vont d’abord porter sur 163 oeuvres d’art MNR. Un groupe de travail, composé de fonctionnaires du Ministère, de conservateurs, d’archivistes, d’historiens, de membres de la Commission d’indemnisation des victimes de spoliation (CIVS), est mis en place pour retrouver les propriétaires. Ce groupe de travail fera un premier point d’étape à la fin 2013 et rendra un rapport définitif en 2014.

Les demandes de restitution d’oeuvres d’art peuvent intervenir par une saisine directe du Service des musées de France concernant les MNR ou dans le cadre d’une requête présentée auprès de la Commission d’indemnisation des victimes de spoliation (CIVS).

La spoliation des Juifs: une politique d’Etat

Notre invité cette semaine est Tal Bruttmann, historien, auteur de nombreux travaux sur les spoliations, et commissaire scientifique de l’exposition «  La spoliation des juifs : une politique d’Etat, 1940-1944 » qui est présentée au Mémorial de la Shoah à Paris jusqu’au 29 septembre prochain.

Une émission animée par Kristel le Pollotec

Affiche_SpoliationsÀ partir de 1933 dans le Reich, les campagnes de boycott des entreprises appartenant aux Juifs et les expropriations sauvages se multiplient. Cette politique, fondée sur un dispositif légal, se généralise. Elle est bientôt exportée dans les territoires occupés et adoptée par les régimes alliés au Reich, à l’instar de Vichy.

L’État français en intègre dès 1940 les principes dans le cadre de sa politique antisémite. Il promulgue à cet effet un arsenal législatif spécifique visant à « éliminer toute influence juive dans l’économie nationale » (loi du 22 juillet 1941). La spoliation systématique des entreprises et des biens appartenant aux Juifs est ainsi engagée sur l’ensemble du territoire français.

De l’identification des Juifs et de leurs biens jusqu’à l’ « aryanisation » de ces derniers par la vente ou la liquidation, c’est un processus administratif efficace qui est mis en place, impliquant non seulement un nombre important d’administrations de l’État français, mais également de larges pans de la société.

En France, et plus largement en Europe, les spoliations furent un rouage essentiel du processus d’exclusion, qui facilita par la suite la mise en œuvre de la « Solution finale de la Question juive ».

En s’appuyant sur de nombreux documents provenant notamment des fonds des Archives nationales et départementales, l’exposition propose d’expliquer les bases et les rouages de cette politique d’État, en la réinscrivant dans le contexte de l’Europe nazie.

Exposition

Du mercredi 30 janvier au dimanche 29 septembre 2013

Mémorial de la Shoah
17, rue Geoffroy-l’Asnier
75004 Paris

Plusieurs rencontres et projections sont organisées au Mémorial dans le cadre de cette exposition.

A lire, à voir sur le sujet

Spoliations et restitutions des biens juifs, Europe XXème siècle.
Dir. Claire Andrieu, Constantin Goschler, Philipp Ther
Autrement, 2007

« Aryanisation » économique et spoliations en Isère (1940-1944)
Tal Bruttmann
Presses universitaires de Grenoble, 2010

Images d’un pillage, Album de la spoliation des Juifs à Paris (1940-1944)
Sarah Gensburger
Textuel, 2010

Un vol organisé. L’État français et la spoliation des biens juifs, 1940-1944
Martin Jungius
Tallandier, 2012

L’assassinat d’une modiste
Un film de Catherine Bernstein
France, 2005

Les Juifs américains

Cette semaine, nous recevons André Kaspi, historien, professeur émérite à la Sorbonne, pour évoquer les Juifs américains.

https://memoiresvives.net/wp-content/uploads/2013/01/memoires-vives_2013-01-06-kaspi.mp3

Une émission présentée par Olivier Guez.

KaspiLes juifs américains représentent la première communauté de la diaspora. Quels sont leurs enjeux aujourd’hui? Comment définir leur identité? Quel est leur relation à Israël? A partir de quand la Shoah a pris une place centrale dans l’identité des Juifs américains. Autant de questions explorées avec le Professeur André Kaspi, spécialiste de l’histoire des Etats-Unis, et qui a publié en septembre 2012 aux éditions Plon l’ouvrage Barack Obama, la grande désillusion.