Bonjour, nous recevons aujourd’hui Christian de Monbrison, dont le témoignage a été enregistré et collecté par l’INA en partenariat avec la Fondation pour la Mémoire de la Shoah. Christian de Monbrison né en 1929, d’un père issu d’une longue lignée protestante et d’une mère Cahen d’Anvers, est caché au Chambon-sur-Lignon à partir de 1942.
Ecouter le témoignage de Christian de Monbrison : http://grands-entretiens.ina.fr/video/Shoah/Monbrison
Christian de Monbrison a publié ses mémoires aux éditions l’Harmattan sous le titre: vie d’un homme d’hier, d’aujourd’hui et… juste un peu plus.
Son père a créé, avant la guerre, le collège de Quincy-Sous-Sénart, destiné tout d’abord aux jeunes filles russes blanches, et qui va, dés 1939 accueillir des enfants juifs, par l’intermédiaire de l’OSE. Il recevra la médaille de Juste parmi les Nations.
Invité de cette semaine, Mosco Lévi Boucault, réalisateur, dont les deux films qu’il avait consacrés aux FTP-MOI sont désormais disponibles en coffret DVD aux éditions Arte.
Ils avaient des « noms difficiles à prononcer ». Quelques-uns étaient juifs, beaucoup étaient communistes nés en France, en Pologne, en Hongrie, en Roumanie, en Italie, en Arménie, en Espagne ou au Brésil. En 1942, ils prenaient des armes de fortune, à Paris et à Toulouse, pour combattre l’occupant nazi et le régime de Vichy. Les uns parce qu’ils avaient fait la guerre d’Espagne et avaient des comptes à régler avec le fascisme. Les autres parce qu’ils étaient persécutés. Ils ont formé les FTP-MOI : francs-tireurs partisans de la main-d’oeuvre immigrée.
Ils ont risqué leur vie pour libérer le sol de France, leur terre d’asile. Ceux qui par miracle ont survécu racontent l’histoire de leur combat.
Ni travail, ni famille, ni patrie , 1993, 90 min.
Commentaire dit par Wladimir Yordanoff
En 1939, les membres des FTP-MOI ne se connaissaient pas. En 1942, ils prennent ensemble les armes pour combattre l’occupant nazi et le régime de Vichy. Ils forment à Toulouse la 35e brigade FTP-MOI. Beaucoup sont morts – déportés, fusillés, guillotinés – certains, par miracle, ont survécu et racontent.
Des « terroristes » à la retraite, 2001, 72 min.
Commentaire dit par Simone Signoret et Gérard Desarthe.
Des survivants du groupe Manouchian, résistants communistes étrangers, juifs pour la plupart, racontent l’itinéraire qui les a conduits en France, puis à la Résistance et à la lutte armée, jusqu’à l’arrestation du groupe dans des circonstances “amères”.
Compléments de programme, 50 min
Réalisés par Mosco Levi Boucault
La M.O.I. par Stéphane Courtois, historien
Résister, Résistances par Olivier Wieviorka, historien
La résistance communiste et la Shoah par Serge Klarsfeld, historien
Les arrestations de 1943 à Paris par Stéphane Courtois, historien
Les valises de Raymond Kojitsky par Charlotte Lazimi
Résister en temps de paix par le Docteur Jacques Barsony
A l’occasion de la 2e édition de l’université judéo-espagnole, qui a eu lieu à Paris du 7 au 12 juillet avec le soutien de la fondation pour la Mémoire de la Shoah, nous recevons aujourd’hui François Azar, vice-président de l’association Aki Estamos et Janine Gerson, auteure de Bella, itinéraire mémoriel paru chez Edilivre.
Ce livre retrace l’itinéraire mémoriel de Marianne, enfant cachée, pendant la guerre qui décide, à l’aube de la cinquantaine, d’interroger sa mère Bella, qui vit dans une maison de retraite, sur ses origines juives de Salonique et qui va petit à petit renouer avec une histoire, avec une culture, celle des judéo-espagnols.
Jeanine Gerson était intervenante lors d’une des conférences de l’Université d’été judéo-espagnole, une table ronde consacrée aux écritures autobiographiques.
Université d’été judéo-espagnoleDu dimanche 7 au vendredi 12 juillet 2013
Notre invité ce dimanche est Thomas Hochmann, maître de conférences en droit public à l’université de Reims Champagne-Ardennes, à l’occasion de la parution de sa thèse en droit comparé « Le négationnisme face aux limites de la liberté d’expression », aux éditions A. Pédone.
Le débat sur l’interdiction du négationnisme est vif. Certains auteurs dénoncent les préjudices infligés par de tels propos tandis que d’autres accordent davantage d’importance à la liberté d’expression et craignent toute forme de « censure ». La question de l’interdiction du négationnisme se situe en outre à l’intersection de plusieurs problèmes sensibles : le discours de haine, la démocratie militante, ou encore les rapports entre le droit, la mémoire et l’histoire.
Le débat qui entoure cette restriction est cependant essentiellement de nature politique. Dès lors, il apparaît pertinent de proposer une analyse strictement juridique et comparative du régime de l’expression négationniste.
On s’aperçoit alors que les limites juridiquement permises à la liberté d’expression sont souvent bien plus larges que les restrictions approuvées par la plupart des théories politiques ou morales.
Thomas Hochmann est maître de conférences en droit public à l’Université de Reims Champagne-Ardenne. Dans le cadre de ses recherches, il a bénéficié d’une bourse de la Fondation pour la Mémoire de la Shoah.