Femmes en résistance

Nous  recevons aujourd’hui Emmanuelle Polack, historienne, à l’occasion de deux évènements elle a apporté son votre concours scientifique :  la sortie en février dernier chez Casterman de l’Album de bande dessinée consacrés à Mila Racine, le quatrième d’une série sur 4 femmes résistantes, ainsi qu’une exposition intitulée également Femmes en résistance et qui est présentée au mémorial de la Shoah à Paris jusqu’au 30 septembre 2016.

Mila Racine

Dans les deux cas , il s’agit de saluer l’apport des femmes dans l’ensemble des mouvements de la résistance, juive et non juive et de suivre le parcours de quelques unes d’entre elles. Les bandes dessinées présentent quatre femmes, Amy Johnson, Sophie Scholl, Bertie Albrecht et Mila Racine.
Composée de nombreux documents d’archives originaux et
de photographies, d’une soixantaine d’objets et de planches
de bandes dessinées, l‘exposition du Mémorial de la Shoah élargit le propos et dresse le portrait de plus de 80 femmes résistantes en Europe.

Après la Shoah

Cette semaine, notre invitée est Laure Fourtage, une des commissaires de l’exposition qui vient de s’ouvrir au Mémorial de la Shoah, Après la Shoah, Rescapés, réfugiés, survivants (1944-1947)

maisons_enfants_educateurs_exposition_apres_la_shoah_memorial_2016Actuellement au Mémorial de la Shoah, Paris – Le retour à une vie normale semble à peine possible pour les Juifs d’Europe qui ont pu échapper à la Shoah. Bien qu’ils aient été victimes d’une persécution spécifique, leur sort ne constitue qu’un problème parmi d’autres à l’échelle d’un continent à reconstruire. Cette exposition constituée de près de 250 photographies issues majoritairement du fonds du Mémorial de la Shoah, de documents d’archives et de films, fait état de la diversité des situations dans le chaos général de la sortie de guerre – réfugiés, survivants des camps, enfants cachés, résistants.

Tous aspirent à retrouver leurs proches, retourner chez eux ou trouver un refuge, imaginer à nouveau un avenir. Qui pour les aider ? Quelle justice demander ? Comment conserver les traces d’un monde disparu et amasser les preuves du crime ?
De l’après-Shoah, on retient en général les images terribles de l’ouverture des camps. Pourtant, la période comprise entre fin juillet 1944, date du premier camp libéré par les Soviétiques, et l’automne 1947 à la veille de l’indépendance d’Israël, constitue une séquence historique en soi. L’incertitude règne partout, notamment dans les trois pays privilégiés dans l’exposition. En Pologne, plus de la moitié des réfugiés revenus d’URSS et les rares survivants quittent un pays qui leur reste hostile. En Allemagne occupée, les réfugiés juifs fuyant l’Europe orientale se retrouvent pour la plupart dans les camps ouverts pour accueillir les millions de « personnes déplacées », attendant un lieu d’accueil ou une possibilité d’émigrer. En France, la majeure partie des Juifs est hors de danger à compter de juin, puis de novembre 1944, mais les quelques milliers de survivants de la déportation se retrouvent perdus, parfois livrés à eux-mêmes, dans la masse des autres rapatriés.

Bien que décimées, les communautés juives parviennent à reconstituer une vie religieuse, culturelle, politique, grâce à l’entraide et à la solidarité, et au soutien des organisations juives, en particulier américaines. Elles réussissent à produire les premiers récits, à constituer une « première mémoire » grâce aux témoignages et aux traces collectées pendant et juste après la guerre.

L’après-Shoah, c’est le temps où les minorités juives, du moins ce qu’il en reste, cherchent à reprendre en main leur destin.

Plus d’information : www.apres-la-shoah.memorialdelashoah.org

Exposition

Du 27 janvier au 30 octobre 2016

Mémorial de la Shoah
17, rue Geoffroy-l’Asnier 75004 Paris
Tél. : 01 42 77 44 72
Métro Saint-Paul ou Hôtel-de-Ville

Ouverture tous les jours sauf le samedi
de 10h à 18h et le jeudi jusqu’à 22h

Exposition, bilingue anglais – français
Entrée libre

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Moïse, l’exposition du Musée d’Art et d’histoire du judaïsme

Notre invitée cette semaine est l‘historienne d’art Sonia Fellous, l’une des commissaires de l’exposition « Moise » actuellement au Musée d’art et d’histoire du judaïsme. Elle revient sur les enjeux de la représentation de Moïse et la manière dont Juifs et Chrétiens se sont disputés cette figure au cours des siècles.

Atelier de Jean Bourdichon, Moïse recevant les tables de la loi et Adoration du veau d'or Touraine, vers 1500 Manuscrit en latin et français. Encre et tempera sur parchemin Paris, bibliothèque Sainte-Geneviève © Bibliothèque Sainte-Geneviève, cliché IRHT
Atelier de Jean Bourdichon, Moïse recevant les tables de la loi et Adoration du veau d’or
Touraine, vers 1500
Manuscrit en latin et français. Encre et tempera sur parchemin
Paris, bibliothèque Sainte-Geneviève © Bibliothèque Sainte-Geneviève, cliché IRHT

Jusqu’au dim. 21 fév. 2016 – Musée d’art et d’histoire du judaïsme, Paris – À travers 150 peintures, dessins, gravures, objets d’art, manuscrits, livres et extraits de films, cette exposition rend compte de l’importance et de la diversité des représentations de Moïse dans la culture occidentale, de l’Antiquité à nos jours. Elle souligne les enjeux philosophiques, religieux, politiques et artistiques de l’iconographie mosaïque, notamment les usages de la figure du prophète comme archétype du libérateur aux XIXe et XXe siècles.


Cette exposition a reçu le soutien de la Fondation pour la Mémoire de la Shoah.
- Plus d’information sur le site du Musée d’art et d’histoire du judaïsme

Exposition

Du mercredi 14 octobre 2015 au dimanche 21 février 2016

Musée d’art et d’histoire du judaïsme
71, rue du Temple
75003 Paris

 


Nicolas Poussin, Moïse sauvé des eaux Vers 1647 Huile sur toile Paris, musée du Louvre, département des peintures © RMN-Grand Palais (Musée du Louvre) / Jean-Gilles Berizzi
Nicolas Poussin, Moïse sauvé des eaux
Vers 1647
Huile sur toile
Paris, musée du Louvre, département des peintures
© RMN-Grand Palais (Musée du Louvre) / Jean-Gilles Berizzi

Ouverture du Mémorial de Rivesaltes

Nous recevons aujourd’hui Denis Peschanski, historien et président du conseil scientifique du mémorial de Rivesaltes qui sera inauguré le 16 octobre prochain en présence du Premier Ministre Manuel Valls.

memorial rivesaltes Le Mémorial du camp de Rivesaltes se propose de rappeler le souvenir des différentes communautés qui se sont succédé sur cet camp ancien militaire du Sud de la France: Espagnols, Juifs et tsiganes, de 1941 à 1942, soit 17500 personnes internées dans ce camp de la zone dite « libre », puis harkis en 1962.

RvesaltesLe projet de ce mémorial est né dans les années 90, à l’initiative de Claude Delmas, Claude Vauchez et Serge Klarsfeld et il a fallu presque 20 ans pour qu’il voit enfin le jour, grâce notamment à l’impulsion de Christian Bourquin, qui a porté ce projet avec le Conseil Général des Pyrénées orientales et la Région Languedoc Roussillon, et qui s’est éteint l’année dernière avant que le site ne soit inauguré.

C’est l’architecte Rudy Ricciotti, à qui l’on doit déjà le Mucem à Marseille, qui a conçu, au milieu des ruines du camp, ce mémorial de béton de 210 mètres de long et de 3000 m2 d’espace intérieur et qui abritera salles pédagogiques, auditorium et expositions permanentes et temporaires.

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