Le Mémorial de la Shoah à Paris

Inauguré par le président de la République Jacques Chirac, le « nouveau »
Mémorial de la Shoah a ouvert au public le 27 janvier 2005 à l’occasion du
soixantième anniversaire de la libération du camp d’Auschwitz -Birkenau. Situé à Paris dans le quartier historique du Marais, c’est aujourd’hui l’institution de référence en Europe sur l’histoire de la Shoah et nous avons le plaisir d’accueillir pour en parler Eric de Rothschild, Président du Mémorial de la Shoah.

Comprendre le passé pour éclairer l’avenir, telle est la vocation de ce lieu, à la fois musée, centre de documentation et lieu de mémoire.
Une institution qui a elle même une histoire exceptionnelle, puisqu’elle a été créé pendant la guerre, pour rassembler des preuves de la persécution des Juifs.

Eric de Rothschild. Credit: Sandra Saragoussi/ Mémorial de la Shoah

Depuis la création de la Fondation pour la Mémoire de la Shoah, le Mémorial a été doté de nouvelles ressources qui ont pu lui permettre de se développer, de refondre les espaces d’exposition permanente, d’accueillir des expositions temporaires, des projections, des rencontres; d’ériger le Mur des Noms avec les Noms des 76000 Juifs déportés de France et l’Allée des Justes ; de proposer aussi des activités pédagogiques (accueil des scolaires, formation des enseignants et d’autres publics, voyages à Auschwitz-Birkeanau); et d’enrichir ses fonds d’archives, en recueillant encore les lettres, les photographies, les archives personnelles des Juifs avant, pendant et après la Shoah.

Andrée Salomon

L’émission de cette semaine est consacrée à Andrée Salomon (1909-1985), grande figure de la Résistance juive en France et ancienne responsable de l’action sociale de l’Oeuvre de Secours aux Enfants. Pour en parler, Georges Weill, conservateur général honoraire du patrimoine et ancien président de la Société des Etudes juives, et qui co-signe avec Katy Hazan, Andrée Salomon, Une femme de lumière aux éditions FMS/ Le Manuscrit.


Mardi  10 mai 2011, à  17h30 aura lieu à l’OSE une présentation du livre Andrée Salomon, une femme de lumièreparu dans la Collection Témoignages de la Shoah (édition FMS / Le Manuscrit). Ce livre de Katy Hazan et Georges Weill retrace, sur la base du manuscrit inédit des mémoires d’Andrée Salomon, l’itinéraire exceptionnelle de cette femme d’origine alsacienne, qui contribua à sauver de nombreux enfants juifs durant la guerre. Après s’être engagée au sein des Eclaireurs Israélites de France puis au service de la communauté juive d’Alsace, André Salomon a rejoint la Résistance dès 1940. Dans la zone sud, elle a sauvé un grand nombre d’enfants en les faisant sortir des camps d’internement de Gurs, de Rivesaltes et des Milles, en les plaçant dans les maisons de l’OSE, puis en les dispersant au sein du réseau Garel.

Cet ouvrage, qui rend hommage à cette « femme de lumière », dont la générosité et l’héroïsme permirent à toute une génération d’enfants de se construire un nouvel avenir, reconstitue son parcours à partir du manuscrit inédit de ses mémoires, de plusieurs entretiens enregistrés et des souvenirs de ses plus proches assistantes.

Rencontre / Signature

Mardi 10 mai 2011, 17h30
OSE
117, rue du Faubourg du Temple
75010 Paris

Réservation
Tél : 01 53 38 20 09 ou c.kamudu@ose-france.org

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Le procès d’Adolf Eichmann

Il y a 50 ans s’ouvrait à Jérusalem le procès d’Adolf Eichmann. Evénement politique majeur, le procès de ce criminel nazi de premier plan eut un retentissement mondial. Il marqua un tournant et contribua à faire émerger la mémoire de la Shoah dans la conscience collective. Avec nous pour en parler, Michaël Prazan, réalisateur du film « Le procès d’Adolf Eichmann », prochainement diffusé sur France 2.

Emission animée par Perrine Kervran


Pendant 4 mois à partir d’avril 1961 s’est tenu à Jérusalem le procès de celui qui a organisé le transport des Juifs vers la mort: Adolf Eichmann, celui que Ben Gourion a présenté à l’époque comme l’architecte de la Solution finale. A l’initiative d’Annette Wieviorka, ce film, qu’elle a co-écrit avec Michaël Prazan, permet, au delà du procès de l’homme, de remettre au centre de la réflexion la question du témoignage des rescapés de la Shoah.

Mais ce procès a aussi été un événement médiatique, le premier retransmis sur les écrans du monde entier, un procès qui a eu pour conséquence de faire émerger dans le débat public en 1961 la question de l’extermination des Juifs d’Europe.

La Fondation pour la Mémoire de la Shoah a soutenu ce film ainsi que les autres initiatives autour de la commémoration du 50 ème anniversaire du procès Eichmann:

- Mardi 5 avril 2011, 18h30

Rencontre – Leo Hurwitz, l’homme qui a filmé Eichmann
Bibliothèque nationale de France, site François Mitterrand (Plus d’information)

- Du 8 avril au 30 septembre 2011

Exposition – Juger Eichmann, Jérusalem, 1961
Mémorial de la Shoah, Paris (Plus d’information)

- Dimanche 17 avril 2011, 19h30 au Mémorial de la Shoah et Jeudi 21 avril 2011, 22h30 sur France 2

Documentaire – le procès d’Adolf Eichmann, de Michaël Prazan

- Lundi 6 juin 2011, 17h

Rencontre avec deux grands témoins :
Haïm Gouri, poète et journaliste ayant couvert le procès pour le journal israélien Lamerhav. Ses chroniques ont été rassemblées dans La cage de verre (Albin Michel, 1964, pour la 1ère édition française)

Micky Goldman-Gilad, survivant du ghetto de Przemysl et d’Auschwitz, enquêteur dans l’unité spéciale de la police israélienne en charge de l’interrogatoire d’Eichmann lors de sa détention préalable au procès

Auditorium de la Mairie de Paris

- Du 7 au 9 juin 2011

Colloque – Le procès Eichmann : réceptions, médiations, postérité

Colloque international et pluridisciplinaire (histoire, philosophie, littérature, cinéma…) organisé par Annette Wieviorka, directrice de recherche au CNRS, et Sylvie Lindeperg, professeur des Universités, Paris I
Université Paris I Panthéon-Sorbonne / Institut national de l’Histoire de l’Art

Les enfants de Buchenwald

Le 13 avril 2011, au Palais de l’Elysée, le Président de la République remettra les insignes de la légion d’honneur à 6 anciens déportés « enfants de Buchenwald », ces enfants venus des ghettos et des camps de concentration, avant d’être regroupés au camp de Buchenwald. Après la libération, 500 d’entre eux sont accueillis en France. Pour revenir sur cette histoire singulière et méconnue, nous recevons cette semaine l’historienne Katy Hazan, responsable du servive « Histoire et Mémoire » de l’OSE (Oeuvre de Secours aux enfants).

Emission animée par Perrine Kervran

Lorsque le 11 avril 1945, les soldats de l’armée américaine pénètrent dans le camp de concentration de Buchenwald, un camp où étaient principalement détenus des prisonniers politiques, parmi lesquels les Français constituaient le groupe le plus important, ils découvrent avec stupeur un millier d’enfants et d’adolescents juifs, rescapés des « marches de la mort », qui venaient d’arriver à Buchenwald.

Alors que les déportés politiques sont très rapidement rapatriés vers la France, les Alliés ne savent que faire de ces jeunes qui n’ont plus ni parents ni famille.

Le rabbin aumônier des forces américaines, Hershl Schechter, ayant entendu parler du formidable travail de sauvetage mené en France par l’Oeuvre de Secours aux Enfants – qui par le biais d’un réseau clandestin est parvenu à sauver plus de  2.000 enfants juifs de la déportation – se tourne alors vers cette association pour envisager la prise en charge de ces jeunes.

L’OSE – association sociale juive qui, au sortir de la guerre, a ouvert 25 maisons d’enfants à l’intention des orphelins de la Shoah, enfants cachés ou déportés – se mobilise immédiatement, en lançant une campagne d’opinion publique sur le sort de ces enfants, relayée à la fois par le Parti communiste français et le journal L’Humanité, ainsi que par le mouvement gaulliste, en la personne de Geneviève Anthonioz-De Gaulle. Le gouvernement provisoire de la République française décide d’accueillir 426 de ces jeunes rescapés.

Le 6 juin 1945, les enfants de Buchenwald arrivent dans le préventorium d’Ecouis, lieu de transit mis à disposition de l’OSE par le gouvernement français. C’est là que les garçons deviennent les « enfants de Buchenwald », certains amers et rageurs, d’autres, joyeux drilles, cherchant à rattraper le temps perdu, vacillants mais jamais terrassés.

Pour tous, Ecouis est un choc, confrontation improbable et difficile entre des enfants détruits, fragiles et imprévisibles, et le personnel de l’OSE, indécis et placé face à une situation à laquelle il n’était pas préparé. Ils attendaient des enfants, ce fut, pour la plupart, des adolescents qui vinrent habiter les locaux du préventorium. Des peluches et des jouets avaient été disposés sur les lits des dortoirs, mais ce furent d’abord la confiance et le dialogue qu’il fallut rétablir pour rendre leur enfance disparue à ces « enfants ».

Puis, à force d’être entourés, aimés et compris autant qu’il était possible aux adultes de l’OSE de le faire, des sourires et des larmes se firent jour, larmes auxquelles bon nombre de ces enfants attribuent leur retour à l’humanité.

Quarante-huit pour cent des jeunes ont retrouvé un membre de leur famille. Les autres sont seuls au monde. A la fermeture d’Ecouis, 17 d’entre eux ont retrouvé des attaches familiales en France et 33 ont été placés dans des familles d’accueil. Les plus religieux sont envoyés à Ambloy, puis à Taverny et Versailles, les autres dans le foyer de la rue Rollin, et dans les maisons d’enfants, quelques uns à Moissac (chez les Eclaireurs israélites)  pour se refaire une santé.

Sur les 426 venus en France, une vingtaine d’enfants sont restés et ont demandé la nationalité française. Ils se sont intégrés et ont fondé une famille. Les autres se sont dispersés sur les cinq continents. Ils sont devenus israéliens, américains, canadiens, australiens. Parmi eux, l’écrivain et prix Nobel de la paix Elie Wiesel et l’ancien grand rabbin d’Israël, Meir Lau.

Katy Hazan a publié A la vie! Les enfants de Buchenwald, du shtetl à l’OSE aux éditions FMS/ Le Manuscrit

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