Sholem Aleikhem

A l’occasion de la parution en français de la Vie éternelle, 13 histoires courtes pour marquer le temps aux éditions Métropolis, Mémoires Vives reçoit les 2 traducteurs du livre, Ariel Sion et Arthur Langerman, pour parler de l’écrivain yiddish Sholem Aleichem.

Sholem Aleikhem est sans doute l’écrivain le plus caractéristique de la littérature yiddish moderne. Empreints d’un humour dévastateur, les treize récits réunis dans ce recueil nous font découvrir l’univers des Juifs d’Europe orientale au tournant du XXe siècle. L’auteur y dessine à traits mordants et tendres la vie des petites gens et celle de la bourgeoisie naissante. <!–
Dans ce recueil de nouvelles encore inédites en français, Arthur Langerman et Ariel Sion ont choisi de prendre comme trame le calendrier juif et la rencontre chaotique entre le monde juif et les autres.

Sholem Rabinovitch, dit Sholem Aleikhem est né en 1859 dans la région de Poltava à l’est de Kiev. Fuyant les pogroms, il est contraint d’émigrer à Genève puis à New York. Il décide de poursuivre ses écrits uniquement en yiddish, imprimant ses lettres de noblesse à cette langue. Son œuvre la plus célèbre, Tévié le laitier, a été adaptée au cinéma en 1971 sous le titre Un violon sur le toit.

Cet ouvrage a reçu le soutien de la Fondation pour la Mémoire de la Shoah.

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Ariel Sion présentera le livre le lundi 18 juin 2012 à 19H30 au Farband, 10 rue des Messageries, 75010 Paris

Rencontre avec Joseph Bialot

A l’occasion de la parution de Et votre fumée montera vers le ciel aux éditions Archipel, nous consacrons une émission à Joseph Bialot, écrivain, grand prix du roman policier. L’occasion de revenir sur l’ensemble de son parcours.

Joseph Bialot est l’un des rares Français qui était dans le camp et non dans les marches de la mort le jour de la « libération » d’Auschwitz par les Soviétiques. Entre le départ des SS et l’arrivée des libérateurs, les prisonniers de l’enceinte concentrationnaire ont vécu un purgatoire indéfinissable, jamais oublié et qui permet à l’auteur de raconter « sa » déportation, depuis le jour de 1944 où, à vingt ans, courant sous la menace d’une rafale de mitrailleuse, il a «cessé de faire partie du monde normal » pour revêtir une nouvelle peau : celle du déporté…
Après « soixante-cinq ans de fausse résurrection », Joseph Bialot évoque les six mois qu’il a passé à Auschwitz, mais aussi le réapprentissage de la vie, d’abord à Cracovie puis à Paris et, dans un long avant-propos, la « prolifération d’autres feux » depuis le jour de 1945 où les crématoires se sont éteints…

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Crédit: Sébastien SORIANO / Le Figaro

Primo Levi: le passage d’un témoin

Au sommaire de cette émission, un itinéraire biographique, celui de Primo Levi, à l’occasion de la parution aux éditions Fayard de Primo Lévi, le passage d’un témoin, de Philippe Mesnard, professeur des Universités en littérature générale et comparée à l’Université Blaise-Pascal de Clermont-Ferrand et directeur dela Fondation Auschwitz de Bruxelles, qui est notre invité aujourd’hui.

Philippe Mesnard retrace le parcours d’un homme qui a grandi auprès de parents distants, à l’ombre du fascisme mussolinien, celui d’un jeune homme brillant qui se destinait à la chimie, celui d’un homme qui a connu l’antisémitisme et les camps nazis, et celui d’un écrivain qui signe un témoignage qui fera date, Si c’est un homme. Mais ce parcours est aussi celui d’un homme inquiet, désormais tiraillé pour toujours entre son rêve d’écriture, son devoir de témoin, ses souvenirs envahissants et sa vue de famille étouffante, autant de failles qui peuvent expliquer le fait que Primo Levi se suicide en 1987, à l’âge de 68 ans.

Ne voir en Primo Levi qu’un témoin, même exemplaire, serait limiter son importance. Inlassable chroniqueur pour La Stampa, homme de radio et de télévision, Primo Levi fut surtout un intellectuel engagé, qui a produit une pensée authentiquement singulière. Lauréat de nombreux prix, poète, romancier, nouvelliste, dramaturge et essayiste, il a laissé une œuvre que la seule catégorie du témoignage ne suffit pas à définir. À cela, on doit ajouter que la chimie a constitué pour lui un métier, comme il aimait à le dire, mais aussi une manière de voir et de se situer dans le monde. Il termine sa carrière à la tête d’une entreprise chimique d’ampleur internationale. Cet homme multiple, hyperactif, polyglotte constitue en soi une énigme, laquelle est redoublée par son suicide, le 11 avril 1987. L’exploration de son existence fait découvrir des paradoxes, des fissures et des hantises qui ne renvoient pas toute à la violence concentrationnaire, mais aussi à son histoire familiale et à sa vie professionnelle. Autant de dimensions qui amènent à remettre en question les clichés qui l’enfermaient dans le mythe de l’optimiste invétéré et de l’infaillible témoin. Basée sur de nombreux documents inédits, cette biographie offre un double éclairage sur la vie sociale et familiale de ce Juif piémontais, amoureux de la montagne, qui, lorsqu’il était étudiant, aurait aimé se consacrer entièrement à la chimie, ainsi que sur ce qui différencie des autres le témoignage de Primo Levi sur les camps, et lui donne une force exceptionnelle.

Les archives du ghetto de Varsovie

Invitée cette semaine, Audrey Kichelewski, historienne, spécialiste de l’histoire des Juifs en Pologne, pour parler de l’ouvrage Qui écrira notre histoire? de Samuel D. Kassov, publié aux éditions Grasset, avec le soutien de la Fondation pour la Mémoire de la Shoah.

le 18 septembre 1946, on déterre sous les gravats du ghetto de Varsovie des bidons de lait en fer blanc, des bidons qui ont soigneusement été scellés et cachés par les membres du groupe Oyneg Shabes. Ces bidons contiennent des lettres, des tickets, des tracts, des rapports, des récits, des dessins, des preuves et des témoignages qui disent ce que fut le quotidien des Juifs sous le joug allemand dans le ghetto de Varsovie, mais aussi dans les shtetls et parfois dans les lieux d’extermination: des archives qui sont autant de preuves des massacres et exactions menées par les nazis.

Qui écrira notre histoire? Ce livre de l’historien Samuel D Kassow, traduit avec le soutien de la Fondation pour la Mémoire de la Shoah raconte l’histoire des archives du ghetto de Varsovie et de ceux qui les ont orchestrés, en particulier Emmanuel Ringelblum, qui était l’âme de ce groupe.