Et vous trouvez ça drôle?

Cette semaine, nous recevons Gérard Rabinovitch, chercheur au CNRS en philosophie politique, autour de son dernier livre, Et vous trouvez ça drôle? paru aux éditions Bréal.

Un titre en pied de nez pour un ouvrage qui propose des variations sur le rire et son histoire, car le rire a une histoire, que l’on peut retracer depuis l’Antiquité  jusqu’à la création de la notion d’humour au XVIII ème siècle par les philosophes moraux anglais en passant bien sûr par le Moyen âge, en particulier l’humour juif du XII ème siècle.Un livre qui permet aussi de distinguer entre les différentes formes de rire, le rire joyeux, bienveillant, mais aussi le rire moqueur, le rire sardonique, le rire qui a vocation à assassiner l’autre. Gérard Rabinovitch nous éclaire aussi sur tous ceux qui ont cherché à éteindre les rires, en particulier les nazis, mais aussi d’autres régimes qui ont compris la dimension de liberté intérieure attachée à l’humour.

Il offre ici un essai, à la fois, historique, philosophique, psychanalytique, agrémenté de plusieurs cahiers d’histoires drôles.

Rencontre avec Jacques Fredj, directeur du Mémorial de la Shoah

Le 27 mars 2012 aura lieu une cérémonie de commémoration pour le 70 ème anniversaire du premier convoi parti pour Auschwitz, qui se déroulera à Drancy et Compiègne, sous l’égide du Mémorial de la Shoah et du Ministère de la Défense et des anciens combattants, en partenariat avec l’association des Fils et filles des déportés juifs de France. Cette cérémonie marque le point de départ de toute une série de manifestations et de commémorations qui auront lieu en 2012, avec aussi une exposition itinérante, les Juifs de France dans la Shoah. Pour en parler, nous recevons Jacques Fredj, directeur du Mémorial de la Shoah, qui signe aussi l’ouvrage les Juifs de France dans la Shoah paru aux éditions Gallimard, reflet de l’exposition permanente du Mémorial de la Shoah.

Dans cette émission, Jacques Fredj reviendra aussi sur l’ouverture prochaine du Mémorial de la Shoah-Drancy, situé juste en face de la cité de la Muette, qui était le camp d’internement par lequel ont transité la presque totalité des déportés juifs de France.

 

 

 

Le 27 mars 1942, le premier convoi de déportés juifs quitte la France pour Auschwitz. 42000 Juifs seront déportés de France au cours de l’année 1942.

Commémorations

Du 27 mars au 11 novembre 2012

Cérémonies organisées sous l’égide :
du Ministère de la Défense et des Anciens combattants -Direction de la mémoire, du patrimoine et des archives (DMPA)
et du Mémorial de la Shoah,

En partenariat avec :
l’Association des Fils et Filles de Déportés Juifs de France,

Avec le soutien de :
la Fondation pour la Mémoire de la Shoah,
l’Office national des anciens combattants et victimes de guerre,
l’Oeuvre nationale du Bleuet de France,
la ville de Pithiviers,
la ville de Beaune-la-Rolande,
et le Centre d’étude et de recherche sur les camps d’internement dans le Loiret et la déportation (Cercil).

Agenda des cérémonies de 2012

Les cérémonies se dérouleront généralement au Mémorial de la Shoah à Paris. Certaines d’entre elles se tiendront à Angers, Beaune-la-Rolande, Compiègne, Drancy, Lille et Pithiviers. Des bus gratuits seront alors affrétés depuis Paris (Trajet aller-retour depuis Paris – Réservation une semaine à l’avance indispensable).

- Télécharger l’agenda des commémorations de l’année 2012 (pdf)

Si vous souhaitez participer à la lecture des noms des déportés ou réserver une place dans un bus, contactez le Mémorial de la Shoah :

Tél. : 01 53 01 17 18
Email : 1942@memorialdelashoah.org

Cérémonies à la mémoire des déportés du convoi n°1

- Voir le programme des cérémonies.

Matès et Idesa Jablonka

Invité cette semaine, Ivan Jablonka, maître de conférences en histoire contemporaine et chercheur associé au Collège de France, qui publie aux éditions du Seuil Histoire des grands parents que je n’ai pas eus. Un livre qui tente de retracer l’existence traversée par les tragédies du XX ème siècle d’Idesa et Matès Jablonka, assassinés à Auschwitz-Birkenau.

Un livre comme une enquête littéraire, dans les pas des écrits de Georges Pérec et de Patrick Modiano… un livre qui sait chercher, fouiller les archives, écumer les registres et lire entre les lignes administratives les détails de vies oubliées. Un livre qui nous fait traverser les shtetls de Pologne,  nous entraîne dans le Belleville des années 40, nous fait goûter aux idéaux communistes des années 30, aux stratégies de fuite et de survive des immigrés clandestins, aux solidarités, aux trahisons, aux sacrifices…

Rencontre le 19 mars 2012 à 19h30 Au Musée d’art et d’histoire du Judaïsme  entre Ivan Jablonka, Anne Gorouben et Jacques Saglier sur le thème des histoires familiales et des styles de narration de chacun. La rencontre sera animée par Francesca Isidori, journaliste.
Ivan Jablonka a bénéficié du soutien de la Fondation pour la Mémoire de la Shoah lors des recherches qu’il a conduites pour ce livre.

- Lire un extrait du livre sur le site des éditions du Seuil

Ivan Jablonka a reçu le 6 juin 2012 le prix du livre d’histoire du Sénat.

Les enfants du ghetto, d’Israël Zangwill

Les enfants du ghetto, d’Israël Zangwill, paru à Londres en 1892  a été en son temps un best seller, vendu à l’époque à 100 000 exemplaires. Il reparaît aujourd’hui intégralement aux éditions des Belles lettres, dans une formidable traduction de Marie-Brunette Spire, notre invitée, qui permet de profiter pleinement la langue de Zangwill et son écriture riche et foisonnante.

Ce roman qui est sous titré Etude d’un peuple singulier décrit la vie dans le misérable quartier juif de Whitechapel à Londres à la fin du XIXème siècle. Il décrit la survie de familles fraichement émigrées venues d’Europe de l’Est, qui tentent de survivre tout en recréant ou préservant le quotidien qu’ils ont quitté et le cocon de l’orthodoxie religieuse. Il décrit aussi la génération des enfants qui veulent laisser le shtettl derrière eux, oublient le yiddish et aspirent à la modernité. Il raconte encore ceux qui veulent réinventer la tradition pour la maintenir, tout en épousant la vie et la modernité londonienne.

Roman pittoresque et foisonnant, roman sociologique et historique qui valut à Zangwill d’être appelé le Dickens du Ghetto, Children of the Ghetto, régulièrement republié en Grande-Bretagne et aux États-Unis, est composé de deux parties : « Les enfants du Ghetto » et « Les petits-enfants du Ghetto. »

Cet ouvrage a été traduit et publié avec le soutien de la Fondation pour la Mémoire de la Shoah.

Les enfants du Ghetto
Étude d’un peuple singulier
Israel Zangwill
Traduction Marie-Brunette Spire
Editions Les Belles Lettres