Le sport européen à l’épreuve du nazisme

Invité de cette émission, Patrick Clastres, historien, commissaire de l’exposition consacrée au sport sous le nazisme et aux destins individuels des sportifs juifs au Mémorial de la Shoah jusqu’au 18 mars 2011.

Le nazisme, le fascisme et les régimes de collaboration ne vouèrent pas un simple culte au corps athlétique et guerrier, ils utilisèrent le sport pour contrôler la jeunesse et les masses, justifier leurs idéologies xénophobes et racistes, et même infliger des supplices particuliers aux champions juifs déportés. Quant au monde sportif, comment s’est-il comporté face aux politiques d’exclusion, face à l’application des lois antijuives jusque dans les stades, les gymnases et les piscines ?

Pour les minorités opprimées, pour les résistants, et même pour certains prisonniers des camps, à l’inverse, le sport a pu servir de refuge, voire de réarmement moral et corporel.

Cette exposition révèle, en contrepoint, comment les jeunesses juives de toute l’Europe se sont enthousiasmées pour les sports, investissant en particulier la lutte, la boxe, l’escrime et les sports de self-défense, et participant aux Maccabiades de Tel-Aviv en 1932 et 1935.

Relatant ces multiples facettes de l’histoire du sport en Europe entre 1936 et 1948 à travers de nombreux films, photographies, objets et documents d’archives, l’exposition retrace parallèlement l’itinéraire individuel d’une vingtaine de sportifs dont les carrières ont été bouleversées et les vies anéanties par la montée du nazisme.

- Visiter le site Internet de l’exposition

Mémorial de la Shoah
17, rue Geoffroy-l’Asnier 75004 Paris
www.memorialdelashoah.org

Métro : Saint-Paul ou Hôtel-de-Ville (ligne 1), Pont-Marie (ligne 7)
Bus : 67, 69,76, 96, Balabus

Ouvert tous les jours sauf le samedi, de 10 h à 18 h, et le jeudi jusqu’à 22 h.
Entrée libre


Fichés? Une exposition aux Archives Nationales

Invité cette semaine, l’un des deux commissaires de l’exposition Fichés? qui se tient actuellement aux Archives Nationales, Jean-Marc Berlière, Professeur émérite d’histoire contemporaine à l’Université de Bourgogne, chercheur au Centre de recherches sociologiques sur le droit et les institutions pénales (CESDIP).

Fichés? Un titre qui pointe les liens explicites entre la photographie, l’identification et la surveillance des individus, pour une exposition qui raconte comment le fichage des individus peut amener au vertige d’une société sous surveillance, d’un état qui veut tout savoir des citoyens qu’il voudrait pouvoir choisir. L’exposition couvre le XIX ème et le XX ème siècle, évoquant les photographies de police qui recensent les criminels, les photographies anthropométriques qui ont eu un rôle dans la classification des individus,  le fichage des individus surveillés pour une raison ou une autre: prostituées, militaires, étrangers, espions, criminels, nomades, prisonniers, et ce qui nous intéresse aujourd’hui, la mise en place d’une politique de recensement des Juifs de France par le régime de Vichy, qui s’appuie entre autres sur une carte d’identité devenue obligatoire et qui sera l’un des outils principaux de la déportation et de l’assassinat des Juifs.

Exposition du 28 septembre au 2 janvier 2011, du lundi au vendredi de 10h à 12H30 et de 14h à 17h30, samedi et dimanche de 14h à 17H30, fermée le mardi et les jours fériés.

Archives Nationales, 60 rue des Francs Bourgeois 75003 Paris

Commissariat scientifique de l’exposition

Pierre Fournié, conservateur général du patrimoine, responsable du Département de l’action culturelle et éducative aux Archives nationales

Jean-Marc Berlière, Professeur émérite d’histoire à l’Université de Bourgogne, chercheur au CESDIP. Derniers ouvrages parus :

Histoire des polices en France de l’Ancien régime à nos jours (avec René Lévy), Nouveau Monde éditions, mars 2011 

La Naissance de la police moderne, Perrin (collection de poche Tempus), septembre 2011

Train de pluie

Cette semaine, nous recevons Catherine Hubeau, qui co-signe avec Marie-Laure Spéri la mise en scène de « Train de pluie« , une pièce de théâtre proposée actuellement au théâtre Côté Cour et qui permet la rencontre entre deux textes, la Pluie de Daniel Keene et En ce temps-là l’amour, de Gilles Ségal (actuellement également à l’affiche au théâtre de Belleville)

Une femme raconte comment les gens, par centaines, avant de prendre le train, lui confiaient leurs affaires. Ces gens ne sont jamais revenus mais elle est restée, avec toutes ces choses dont elle ne sait que faire, elle a tout recueilli chez elle dans sa maison transformée en musée. A ce magnifique texte de Daniel Keene, intitulé La pluie, répond la pièce de Gilles Segal. En ce temps-là l’amour! Il raconte l’extraordinaire volonté chez cet homme de profiter de chaque instant pour transmettre à son fils l’essentiel de ce qui saurait faire de lui un homme.

Deux mélodies pour un ciel de cendres… Deux paroles entrecroisées sur le thème de la Shoah. La première, ténue, hésitante, fragile se reconstruit au fil du temps. La deuxième proclame avec liberté et humour la grandeur humaine face à la mort et à la barbarie. Le violon évoque la mémoire, donnant un contrepoint rythmique aux paroles des acteurs. Ces deux textes originaux se font écho d’une manière inattendue.

Cette pièce a reçu le soutien de la Fondation pour la Mémoire de la Shoah.

Distribution

Adaptation de La pluie de Daniel Keene (traduction Séverine Magois) et En ce temps-là l’amour de Gilles Segal
Mise en scène : Catherine Hubeau et Marie-Laure Speri
Conseiller artistique : Eric Louviot
Scénographie : Michaël Horchman

Compagnie Avril Enchanté
Avec Catherine Hubeau, Tommaso Simioni
et en alternance
Stéphane Guiocheau et Marc Desjardins violonistes

Représentations

- Du mardi 18 octobre 2011 au jeudi 12 janvier 2012
Les mardis et jeudis à 19 heures

Théâtre Côté Cour
12, rue Edouard Lockroy 75011 Paris ( M° Parmentier )
Réservations : 01 47 00 43 55 – theatrecotecour@free.fr

En ce temps-là l’amour a été créé en mars 2001 au théâtre d’Arcueil Cachan dans une mise en scène de Georges Werler avec Gilles Ségal (étoile du Mime Marceau, comédien et auteur). En octobre 2010, au théâtre du soleil, Gilles Ségal reprend son texte dans une mise en scène de Jean Bellorini (prix SACD révélation théâtrale de l’année). Cette pièce est actuellement à l’affiche tous les jours au théâtre de Belleville, de et avec Gilles Ségal à 19h, jusqu’au 27 novembre 2011 (dimanche à 16h).

Le cahier de Susi

Nous recevons cette semaine Guillaume Ribot, photographe, à propos du documentaire qu’il vient de réaliser, Le cahier de Susi.

Emission animée par Perrine Kervran

Archives Guillaume Ribot

Un cahier d’écolière, c’est tout ce qu’il restait de la courte vie de Susi Feldsberg, un cahier bien à l’abri dans le buffet d’une ferme du Sud Ouest de la France. Un cahier conservé depuis les années de guerre, un cahier dont on ne sait pas trop comment il est arrivé là. Guillaume Ribot est photographe, il a retrouvé ce cahier et a voulu retracer l’itinéraire de Susi Feldsberg, de sa naissance à son assassinat à Auschwitz.

 

« Le cahier de Susi » a été édité en décembre 2013 sous la forme d’un coffret DVD par l’Education Nationale et le CRDP Grenoble.

Ce coffret comprend le DVD, des documents d’archives numérisés ainsi que le fac-similé du cahier d’écolière de 68 pages rédigée par Susi Feldsberg en 1942 quelques mois avant sa déportation à Auschwitz.

« Le cahier de Susi » a reçu prix « Brouillon d’un rêve documentaire » de la SCAM ». Il est également soutenu par la Fondation pour la Mémoire de la Shoah.

Un site est dédié à ce travail : http://www.cndp.fr/crdp-grenoble/cahierdesusi/

 

Archives Guillaume Ribot