Le Site-Mémorial du camp des Milles

En août 2012, le Site-Mémorial du camp des Milles, près d’Aix-en-Provence, ouvrira ses portes au public, avant l’inauguration officielle prévue le 10 septembre 2012. Alain Chouraqui, directeur de recherches au cnrs et Président de la Fondation du camp des Milles-Mémoire et éducation, nous présente le projet en avant première.

Le camp des Milles constitue le seul grand camp d’internement et de déportation français encore intact et accessible. Un lieu qui témoigne de l’internement dans la zone « libre », et notamment de l’internement d’artistes célèbres comme Max Ernst ou Hans Bellmer, mais aussi de la Shoah: 2000 Juifs, hommes, femmes, enfants sont en effet déportés à Auschwitz-Birkenau en septembre 1942, avant même l’occupation par les Nazis de la zone libre. Une histoire qui a mis du temps à être connue de tous, et qui sera désormais expliquée dans le Site-Mémorial qui sera inauguré le 10 septembre 2012. Un site qui fait place à l’histoire, au recueillement, mais qui se veut aussi lieu d’éducation. Un des objectifs est ainsi de s’adresser aux jeunes, pour les sensibiliser aux processus qui font basculer la démocratie dans le totalitarisme, et aux mécanismes individuels qui font que l’on choisit de résister, de fermer les yeux ou de collaborer.

Edouard Moyse et la peinture israélite

Edouard Moyse (1827-1908) est l’un des représentants essentiels de la « peinture israélite », redécouverte aujourd’hui grâce à l’ouvrage de Jean Bernheim paru aux Editions Esthétiques du divers en mai 2012. Jean Bernheim, arrière petit-neveu du peintre et auteur d’Edouard Moyse ou la peinture israélite, est notre invité, avec Dominique Jarrassé, historien de l’art, qui a préfacé cet ouvrage.

Edouard Moyse, artiste néo-classique oublié  a su peindre la vie juive française au XIX ème siècle, représenter des rabbins, des synagogues, des scènes de rituels, d’étude, des bénédictions familiales, mais aussi quelques avocats en action ou hommes d’Eglise musiciens. Chantre de la tradition juive, il a fait partie de ceux qui ont voulu défendre l’israélitisme, ce franco-judaïsme républicain, ceux qui ont voulu donner une iconographie du judaïsme et en représenter l’intemporalité.  Jean Bernheim, esquissant un essai sur cette « peinture israélite », nous fait découvrir qu’au-delà des scènes religieuses, Moyse nourrissait l’ambition de mettre l’art au service d’un humanisme et d’une spiritualité sans exclusive, tout en menant les combats de son temps, par exemple contre l’antisémitisme. <!–Peintre d’origine lorraine formé aux Beaux-Arts de Paris, Moyse, à côté d’oeuvres de Salon animées d’idéaux esthétiques classiques, tomba sous la fascination des couleurs de l’Algérie : ce fut pour lui en même temps la rencontre d’un judaïsme traditionnel, restitué à travers une série de pastels.

Cet ouvrage est la première monographie consacrée à l’oeuvre d’Edouard Moyse.

Il a été publié avec le soutien de la Fondation pour la Mémoire de la Shoah.
- Commander le livre auprès des éditions Esthétiques du divers

Le sport européen à l’épreuve du nazisme

Invité de cette émission, Patrick Clastres, historien, commissaire de l’exposition consacrée au sport sous le nazisme et aux destins individuels des sportifs juifs au Mémorial de la Shoah jusqu’au 18 mars 2011.

Le nazisme, le fascisme et les régimes de collaboration ne vouèrent pas un simple culte au corps athlétique et guerrier, ils utilisèrent le sport pour contrôler la jeunesse et les masses, justifier leurs idéologies xénophobes et racistes, et même infliger des supplices particuliers aux champions juifs déportés. Quant au monde sportif, comment s’est-il comporté face aux politiques d’exclusion, face à l’application des lois antijuives jusque dans les stades, les gymnases et les piscines ?

Pour les minorités opprimées, pour les résistants, et même pour certains prisonniers des camps, à l’inverse, le sport a pu servir de refuge, voire de réarmement moral et corporel.

Cette exposition révèle, en contrepoint, comment les jeunesses juives de toute l’Europe se sont enthousiasmées pour les sports, investissant en particulier la lutte, la boxe, l’escrime et les sports de self-défense, et participant aux Maccabiades de Tel-Aviv en 1932 et 1935.

Relatant ces multiples facettes de l’histoire du sport en Europe entre 1936 et 1948 à travers de nombreux films, photographies, objets et documents d’archives, l’exposition retrace parallèlement l’itinéraire individuel d’une vingtaine de sportifs dont les carrières ont été bouleversées et les vies anéanties par la montée du nazisme.

- Visiter le site Internet de l’exposition

Mémorial de la Shoah
17, rue Geoffroy-l’Asnier 75004 Paris
www.memorialdelashoah.org

Métro : Saint-Paul ou Hôtel-de-Ville (ligne 1), Pont-Marie (ligne 7)
Bus : 67, 69,76, 96, Balabus

Ouvert tous les jours sauf le samedi, de 10 h à 18 h, et le jeudi jusqu’à 22 h.
Entrée libre


Chagall et la Bible

A l’occasion de l’exposition présentée au Musée d’art et d’histoire du judaïsme à Paris sur Chagall et la Bible, nous recevons Laurence Sigal, directrice du MAHJ et commissaire de l’exposition.


Emission animée par Perrine Kervran

Abraham et les 3 anges 1940-1950

Du mer. 2 mars au dim. 5 juin 2011 – MAHJ, Paris – Le Musée d’art et d’histoire du Judaïsme présente le phénoménal travail d’illustration de la Bible hébraïque auquel Marc Chagall se consacra de 1930 à 1956. L’exposition restitue ce long processus de création, depuis la magnifique série de gouaches réalisée par l’artiste, en passant par les différents états de gravure où le motif se précise, jusqu’aux 105 gravures définitives rehaussées à la main, dont l’ensemble est montré ici pour la première fois.

Par ailleurs, des peintures et des œuvres sur papier mettent en lumière les formes visuelles que prend le texte biblique sous le pinceau du peintre.

Cette exposition a reçu le soutien de la Fondation pour la Mémoire de la Shoah.

- Plus d’information sur le site du Musée d’art et d’histoire du Judaïsme.

La tribu de Siméon, vitrail de l'hôpital Hadassa