e Emission du 5 mars 2017: notre invité est Didier Pasamonik, co-commissaire avec Joël Kotek de l’exposition « Shoah et Bande dessinée » présentée au Mémorial de la Shoah du 19 janvier au 30 octobre 2017
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L’exposition retrace la manière dont la Bande Dessinée a traité de la Shoah, depuis les premières oeuvres, écrites pendant la guerre à aujourd’hui en passant par « la révolution Maus », révolution tant dans la représentation de la Shoah que dans le 9 ème art.
Visuel ci dessous:
La bête est morte, d’Edmond-François Calvo (dessin), Victor Dancette et Jacques Zimmermann (scénaristes), Éditions Gallimard, novembre 1944, collection particulière.
Nous recevons aujourd’hui Denis Peschanski, historien et président du conseil scientifique du mémorial de Rivesaltes qui sera inauguré le 16 octobre prochain en présence du Premier Ministre Manuel Valls.
Le Mémorial du camp de Rivesaltes se propose de rappeler le souvenir des différentes communautés qui se sont succédé sur cet camp ancien militaire du Sud de la France: Espagnols, Juifs et tsiganes, de 1941 à 1942, soit 17500 personnes internées dans ce camp de la zone dite « libre », puis harkis en 1962.
Le projet de ce mémorial est né dans les années 90, à l’initiative de Claude Delmas, Claude Vauchez et Serge Klarsfeld et il a fallu presque 20 ans pour qu’il voit enfin le jour, grâce notamment à l’impulsion de Christian Bourquin, qui a porté ce projet avec le Conseil Général des Pyrénées orientales et la Région Languedoc Roussillon, et qui s’est éteint l’année dernière avant que le site ne soit inauguré.
C’est l’architecte Rudy Ricciotti, à qui l’on doit déjà le Mucem à Marseille, qui a conçu, au milieu des ruines du camp, ce mémorial de béton de 210 mètres de long et de 3000 m2 d’espace intérieur et qui abritera salles pédagogiques, auditorium et expositions permanentes et temporaires.
Cette semaine, notre invité est l’écrivain David Foenkinos, qui publie aux éditions Gallimard Charlotte, l’événement littéraire de la rentrée, consacré à la vie de Charlotte Salomon, artiste allemande réfugiée en France et à laquelle le Musée d’Art et d’histoire du judaïsme avait consacré une magnifique exposition en 2006.
Ce roman, écrit comme une ode, retrace la vie de Charlotte Salomon, artiste peintre morte à vingt-six ans alors qu’elle était enceinte. Après une enfance à Berlin marquée par une tragédie familiale et le suicide de sa mère, Charlotte, juive, est exclue progressivement par les nazis de toutes les sphères de la société allemande. Elle vit une passion amoureuse fondatrice, avant de devoir tout quitter pour se réfugier en France. Exilée, elle entreprend la composition d’une œuvre picturale autobiographique d’une modernité fascinante: Ce sera Vie ou Théâtre? . Se sachant en danger, elle confie ses dessins à son médecin en lui disant : «C’est toute ma vie.» Portrait saisissant d’une femme exceptionnelle, évocation d’un destin tragique, Charlotte est aussi le récit d’une quête. Celle d’un écrivain hanté par une artiste, et qui part à sa recherche. Charlotte est le treizième roman de David Foenkinos. Il a publié entre autres Les Souvenirs et Je vais mieux. Ses livres sont traduits en quarante langues. En 2011, son frère et lui ont adapté au cinéma La Délicatesse, avec Audrey Tautou et François Damiens. Lundi 24 novembre 2014 à 19 h 30? ?À l’occasion de la parution de Charlotte de David Foenkinos (Gallimard, 2014) en sa présence, avec la participation de Nathalie Hazan-Brunet, conservatrice chargée des collections modernes et contemporaines au Mahj, commissaire de l’exposition « Charlotte Salomon. Vie ? ou Théâtre ? » (2006) ; Astrid Bas, comédienne et chorégraphe, créatrice de la performance danse-théâtre Life or Theater (San Francisco, 2013), inspirée de l’oeuvre de Charlotte Salomon.?Rencontre animée par Catherine David, journaliste et écrivain Musée d’Art et d’Histoire du Judaïsme Hôtel de Saint-Aignan 71, rue du Temple 75003 Paris
A l’occasion du 20 ème anniversaire du Génocide des Tutsi, nous recevons Hélène Dumas, docteur en histoire à l’EHESS, pour la sortie de son livre, « Le génocide au village, le massacre des tutsis au Rwanda » aux éditions du Seuil, dans la collection L’univers historique. Un livre écrit à partir de sa thèse de doctorat, qui a été soutenue par la Fondation pour la Mémoire de la Shoah.
Fruit d’une enquête d’une dizaine d’années dans une commune du Rwanda, cette histoire « à la loupe » reconstitue, à travers ses lieux, ses acteurs et ses rescapés, l’exécution à l’échelle locale du dernier génocide du XXe siècle, concentré sur quelques mois (avril-mi-juillet 1994), et révèle la très grande proximité géographique, sociale, familiale des bourreaux et de leurs victimes.
Nourri des témoignages aux procès, ceux des survivants, des tueurs et des témoins, mais aussi de déambulations sur les lieux de l’extermination, le récit met en lumière les mécanismes de ces massacres de proximité et la créativité meurtrière des bourreaux qui ont assuré la redoutable efficacité du génocide des Tutsi. Il éclaire l’ampleur de la participation populaire, ainsi que le rôle des imaginaires de guerre défensive et d’animalisation des victimes qui ont animé les tueurs.Ce texte est aussi l’histoire de la confrontation d’un chercheur à la violence inouïe d’une parole et de la commotion produite par les traces physiques de l’extermination. À ce titre, il invite à une réflexion sur les manières de faire l’histoire d’un événement dont tant de dimensions demeurent inédites au regard des autres configurations de violence extrême.Hélène Dumas est docteur en histoire à l’EHESS. Elle a travaillé sur l’histoire du génocide des Tutsi rwandais de 1994 après avoir suivi plusieurs procès sur place, au Rwanda, où elle a séjourné une quinzaine de fois. Elle a reçu durant ses recherches le soutien de la Fondation pour la Mémoire de la Shoah.
À Paris, un rassemblement est organisé le 7 avril sur le parvis de l’Hôtel de Ville de 15h à 17h. Il sera suivi d’une veillée commémorative au siège de Médecins du Monde (62, rue Marcadet 75018 Paris, M° Marcadet-Poissonniers).