Treblinka. Je suis le dernier Juif

Cette semaine, nous recevons Guillaume Ribot, qui signe un documentaire à partir du témoignage bouleversant  de Chil Rajchman,

Adapté du récit Je suis le dernier Juif de Chil Rajchman, l’un des 57 survivants du centre de mise à mort de Treblinka, ce documentaire porte la puissance et la rudesse de ce texte à l’écran. Les images choisies font écho à la crudité et à l’acuité de ce témoignage unique qui conserve la trace de « l’enfer de Treblinka ».

Chil Rajchman a 28 ans quand il est déporté à Treblinka en octobre 1942. Séparé de sa sœur à la descente du train, il échappe aux chambres à gaz en devenant tour à tour trieur de vêtements, coiffeur, porteur de cadavres et arracheur de dents…

Le 2 août 1943, il participe au soulèvement du camp et s’évade. Après plusieurs semaines d’errance, Chil Rajchman se cache chez un ami près de Varsovie. Alors que la guerre n’est pas encore terminée, il écrit dans un carnet ses dix mois passés à Treblinka.

À la Libération, il est l’un des 57 survivants de ce centre d’extermination où furent assassinés entre juillet 1942 et novembre 1943 au moins 850 000 Juifs.

Documentaire, France, 52 min, Injam Production, 2016, avec le soutien du CNC et de la Fondation pour la Mémoire de la Shoah

Avant-première

Dans le cadre du Mois du film documentaire

Dimanche 13 novembre 2016,14h30

En présence du réalisateur et de Gilles Rozier, écrivain et traducteur.

Mémorial de la Shoah
17, rue Geoffroy-l’Asnier
75004 Paris

Entrée libre sur réservation

À lire

Je suis le dernier Juif, Chil Rajchman, Éditions Les Arènes, 2009, traduit par Gilles Rozier et préfacé par Annette Wieviorka

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Rencontre avec Jean Raphaël Hirsch

Nous recevons aujourd’hui Jean-Raphael Hirsch, président du comité français pour Yad Vashem, et ancien Président de la commission solidarité de la Fondation pour la Mémoire de la Shoah pour son livre « Réveille-toi papa, c’est fini », préfacé par Boris Cyrulnik, qui vient de sortir aux éditions Albin Michel.

 Médecin radiologue originaire de Transylvanie, Sigismond Hirsch fut un grand résistant, particulièrement actif dans les réseaux des organisations juives et notamment des EIF au sein desquelles il a pu sauver 400 jeunes Juifs. Arrêté, il est déporté à Auschwitz et affecté au service de Josef Mengele. À son retour de déportation, consulté par le général de Gaulle et Pierre Laroque, le premier directeur général de la Sécurité sociale, il prend une part considérable dans l’instauration d’un système social de soins médicaux et fonde le COSEM (Coordination des œuvres sociales et médicales) qui, grâce à des dispensaires et des centres de soins, offrit au plus grand nombre une médecine conventionnée de qualité.

Son fils, Jean-Raphaël, agent de liaison dès l’âge de neuf ans, a suivi les traces de son père en devenant chirurgien. En entrecroisant les souvenirs qu’il a conservés de sa mère, Berthe, résistante assassinée à Auschwitz, et le témoignage de son père, Jean-Raphaël Hirsch nous plonge dans une des pires périodes de notre histoire ; à travers son récit, la psychologie de l’enfant caché et le traumatisme qui perdure à l’âge adulte sont évoqués avec talent. Mais c’est aussi une leçon de vie et d’espoir qui nous est donnée à lire, et à méditer : survivre et construire après Auschwitz.

Né en 1933, chirurgien des hôpitaux, Jean-Raphaël Hirsch joue aujourd’hui un rôle important au sein de la communauté juive. Président du Comité français pour Yad Vashem, il est membre du Conseil d’administration de la Fondation pour la Mémoire de la Shoah.

Préface de Boris Cyrulnik

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le petit arbre de Birkenau

Notre invité cette semaine est Jacques Benroubi, qui a publié en 2013 Le petit arbre de Birkenau (éditions Albin Michel) à partir de la double expérience de ses parents: celle de Maurice Benroubi, son père, originaire de Salonique, déporté à Auschwitz, et affecté au Sonderkommando, et celle de sa mère au moment où elle attendait le retour de son mari.

 

 

Cet ouvrage s’articule autour du témoignage exceptionnel de Maurice Benroubi, survivant d’Auschwitz-Birkenau ayant fait partie des Sonderkommandos. Sa femme, cachée non loin de Paris, ne cessa de lui écrire durant son absence. Ses lettres émouvantes sont rassemblées dans le Journal de Rose, deuxième partie du livre. Présentée par Annette Wieviorka, une troisième partie historique donne à voir l’envers bureaucratique de la persécution à partir de documents d’archives. Complémentaires, ces trois récits explorent de manière inédite les trois facettes d’une même histoire.
Modeste forain d’origine grecque installé dans la Sarthe, Maurice Benroubi est arrêté en juillet 1942 et déporté à Auschwitz à l’âge de 28 ans. A Birkenau, il est affecté au Sonderkommando chargé d’enterrer les cadavres sortis des chambres à gaz des bunkers I et II. Transféré dans plusieurs autres camps, il fut libéré par les Américains à Bergen-Belsen en avril 1945. Il écrira son histoire à la fin de sa vie.

Ce livre a été publié avec le soutien de la Fondation pour la Mémoire de la Shoah.

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Matès et Idesa Jablonka

Invité cette semaine, Ivan Jablonka, maître de conférences en histoire contemporaine et chercheur associé au Collège de France, qui publie aux éditions du Seuil Histoire des grands parents que je n’ai pas eus. Un livre qui tente de retracer l’existence traversée par les tragédies du XX ème siècle d’Idesa et Matès Jablonka, assassinés à Auschwitz-Birkenau.

Un livre comme une enquête littéraire, dans les pas des écrits de Georges Pérec et de Patrick Modiano… un livre qui sait chercher, fouiller les archives, écumer les registres et lire entre les lignes administratives les détails de vies oubliées. Un livre qui nous fait traverser les shtetls de Pologne,  nous entraîne dans le Belleville des années 40, nous fait goûter aux idéaux communistes des années 30, aux stratégies de fuite et de survive des immigrés clandestins, aux solidarités, aux trahisons, aux sacrifices…

Rencontre le 19 mars 2012 à 19h30 Au Musée d’art et d’histoire du Judaïsme  entre Ivan Jablonka, Anne Gorouben et Jacques Saglier sur le thème des histoires familiales et des styles de narration de chacun. La rencontre sera animée par Francesca Isidori, journaliste.
Ivan Jablonka a bénéficié du soutien de la Fondation pour la Mémoire de la Shoah lors des recherches qu’il a conduites pour ce livre.

- Lire un extrait du livre sur le site des éditions du Seuil

Ivan Jablonka a reçu le 6 juin 2012 le prix du livre d’histoire du Sénat.