Témoignage d’Henri Rozen

Bonjour, nous recevons  aujourd’hui Henri (Hershel) Rozen-Rechels pour son livre « Je revois, un enfant juif polonais dans la tourmente nazie », paru aux Editions Le Manuscrit, dans la collection témoignages de la Shoah de la Fondation pour la mémoire de la Shoah, dirigée par Philippe Weyl. Henri Rozen est accompagné par Alan (Avrom) Rose, originaire de la même ville : Demblin (Pologne) qui a connu presque le même parcours que lui.

Henri, né à Demblin en 1933, a connu l’invasion nazie, les persécutions, la première déportation des Juifs de sa ville dont sa soeur et son frère sont victimes, le ghetto de Varsovie, puis la disparition de son père convoqué à la Kommandantur et la seconde déportation à laquelle il se soustrait de justesse.

Il n’échappe pourtant pas au camp de travail de Demblin, à celui de Czestochowa où il est déporté avec son grand-père, et au camp de concentration de Buchenwald. Enfin, il vit la libération au camp-ghetto de Terezin, au terme d’un transport de trois semaines auquel son aïeul chéri ne survit pas.

Après guerre, Henri, rétabli du typhus, retrouve sa mère avec qui il parvient à quitter la Pologne communiste pour Paris. Ce n’est que 50 ans plus tard qu’il accepte, pour ses petits enfants, de raconter sa « guerre ».

Le résultat est un cahier d’écolier manuscrit, bouleversant, où il retrace, avec un style poignant de sincérité, ce qu’il a vu et ressenti à hauteur de l’enfant qu’il était.

Sans éluder les blancs de sa mémoire, il donne des flashs, analyse ce qu’il ressent, ce qu’il comprend et ce qui lui échappe parce qu’il est un enfant. Un témoignage probe, d’une force unique.

 

Henri Rozen en Pologne avec son frère et sa soeur
Henri Rozen en Pologne avec son frère et sa soeur

Témoignage de Mme Odette Spingarn

Cette semaine, notre invitée est Odette Spingarn, ancienne déportée à Auschwitz-Birkenau, qui publie son témoignage sous le titre J’ai sauté du train. Fragments,  aux éditions Le Manuscrit, dans la collection « Témoignages de la Shoah » de la Fondation pour la Mémoire de la Shoah.

Odette à Brive 1942

Odette Spingarn décrit dans ce livre le fonctionnement des différents camps par lesquels elle est passée à partir de son arrestation avec ses parents, le 31 mars 1944, dans un village de Corrèze : la caserne de Périgueux, le camp de transit de Drancy, le camp d’extermination d’Auschwitz II-Birkenau – sa mère y décède –, un de ses sous-camps, le Kanada, où elle trie des vêtements de déportés assassinés, et enfin le camp-usine de Zschopau (Saxe, Allemagne), destination de son transfert du début octobre 1944.

À l’approche des Alliés, en avril 1945, les travailleuses forcées sont entassées dans un train à destination d’un camp de la mort. À ce moment-là, Odette prend son destin en main et s’évade en sautant du train. S’ensuit une longue odyssée qu’elle nous relate. En définitive, elle est sauvée par une femme allemande.

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Le block des enfants à Birkenau: l’expérience d’Otto B Kraus

Après Paysages de la Métropole de la Mort d’Otto Dov Kulka, un autre ouvrage majeur permet de comprendre quel a été le sort de ceux qui ont vécu dans « le Block des Enfants », une enclave du camp des familles à Birkenau : Le mur de Lisa Pomnenka, de Otto B. Kraus, paru aux éditions L’Arachnéen. Otto B Kraus était éducateur dans ce block. le roman est ainsi inspiré de son expérience vécue. Notre invitée cette semaine est Catherine Cocquio, maître de conférence en littérature, qui signe dans le même ouvrage un essai sous le titre « Le leurre et l’espoir. De Therensienstadt au Block des enfants de Birkenau » permettant de remettre utilement en contexte ce roman exceptionnel.

« Ce roman raconte les efforts des éducateurs pour les en protéger, et se protéger eux-mêmes. » (Extrait du texte de Catherine Coquio)

Dessin d'enfant réalisé au camp de Terezin, dont certains détenus ont été transférés au "camp des familles" de Birkenau
Dessin d’enfant réalisé au camp de Terezin, dont certains détenus ont été transférés au « camp des familles » de Birkenau

Écrit par Otto B. Kraus Le Mur de Lisa Pomnenka a été initialement publié en 1995 en Israël sous le titre The Painted Wall. Il a été traduit de l’anglais par Stéphane et Nathalie Gailly.

Lisa Pomnenka est inspirée du personnage de Ditta qui est devenue la femme d’Otto B Kraus et qui était avec lui une des éducatrices du Block des enfants: elle avait  obtenu du Dr Mengele des pinceaux et des couleurs pour peindre un des murs du Block. Ce mur figure le seul espace de liberté qui était donné à ces enfants et ces éducateurs: l’évasion et la Résistance par l’art, par la culture dans un monde par ailleurs déshumanisé.

L’ensemble du livre compose une méditation sur le rapport différent des enfants et des adultes à la vérité, à l’espoir et à la mort, sur l’aide réciproque qu’ils s’apportèrent malgré les incompréhensions, sur les pouvoirs et les limites de l’idée d’ « éducation », enfin sur le sens moral et la valeur pratique des gestes artistiques à l’échelle individuelle et collective.

- Site des éditions L’Arachnéen

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Cet ouvrage a été traduit et publié avec le soutien de la Fondation pour la Mémoire de la Shoah.

Hélène Berr, une jeune fille dans Paris occupé

Cette émission est consacrée au film « Hélène Berr, une jeune fille dans Paris occupé », qui sera présenté en avant-première au Mémorial de la Shoah le 27 mars prochain. Nos invités, Jérôme Prieur, réalisateur et Mariette Job, la nièce d’Hélène Berr.

Helene BerrCe film est une adaptation du journal d’Hélène Berr paru en 2008 aux éditions Taillandier. Une adaptation qui laisse toute sa place au texte originel, puisque le film est entièrement construit sur les entrées de ce journal, tenu du 7 avril 1942 jusqu’à la date du 15 février 1944, illustré par des images d’archives de Paris, des photos de la famille Berr, des documents officiels mais aussi des images amateurs qui prennent soudain un autre éclairage grâce aux mots d’Hélène Berr. L’on entre ainsi dans l’univers d’Hélène Berr, comme si on pouvait voir avec ses yeux et entendre avec sa voix.

Ce film a reçu le soutien de la Fondation pour la Mémoire de la Shoah.

Avant-première

À l’occasion de l’anniversaire d’Hélène Berr et du départ du convoi n° 70 par lequel elle fut déportée.

Mercredi 27 mars 2013, 19h30

En présence de Mariette Job, nièce d’Hélène Berr, et Jérôme Prieur, réalisateur.

Mémorial de la Shoah
17, rue Geoffroy-l’Asnier
75004 Paris

Entrée libre sur réservation