Le journal de Jacques Samuel

Cette semaine, nous recevons l’historienne Katy Hazan pour parler du Journal de Jacques Samuel, 1939-1944, une famille juive alsacienne dans la seconde guerre mondiale,  qui vient d’être publié dans la collection « Témoignages de la Shoah » de la Fondation pour la Mémoire de la Shoah en partenariat avec les éditions Le Manuscrit.

Jacques Samuel

Il s’agit du journal rédigé pendant la guerre par Jacques Samuel, né en 1919 à Mulhouse, un journal retrouvé par sa nièce Nicole Samuel-Guinard qui l’a confié à Katy Hazan, responsable du service archives et Histoire de l’OSE. C’est un parcours particulier depuis l’Alsace où Jacques Samuel fréquente le mouvement Yeshouroun, puis l’Exode et la fuite désordonnée vers Moulins et la Creuse, le refuge et l’expérience de la vie collective dans une ferme-école des Éclaireurs israélites de France (EIF) à Taluyers près de Lyon, et enfin l’épopée, qui tourna au drame, du passage des Pyrénées vers l’Espagne afin de rejoindre la Palestine.
D’une écriture précise et achevée, le Journal de Jacques Samuel nous plonge au coeur d’une période terrible, bien loin des stéréotypes
habituels.

Rencontre avec Jean Raphaël Hirsch

Nous recevons aujourd’hui Jean-Raphael Hirsch, président du comité français pour Yad Vashem, et ancien Président de la commission solidarité de la Fondation pour la Mémoire de la Shoah pour son livre « Réveille-toi papa, c’est fini », préfacé par Boris Cyrulnik, qui vient de sortir aux éditions Albin Michel.

 Médecin radiologue originaire de Transylvanie, Sigismond Hirsch fut un grand résistant, particulièrement actif dans les réseaux des organisations juives et notamment des EIF au sein desquelles il a pu sauver 400 jeunes Juifs. Arrêté, il est déporté à Auschwitz et affecté au service de Josef Mengele. À son retour de déportation, consulté par le général de Gaulle et Pierre Laroque, le premier directeur général de la Sécurité sociale, il prend une part considérable dans l’instauration d’un système social de soins médicaux et fonde le COSEM (Coordination des œuvres sociales et médicales) qui, grâce à des dispensaires et des centres de soins, offrit au plus grand nombre une médecine conventionnée de qualité.

Son fils, Jean-Raphaël, agent de liaison dès l’âge de neuf ans, a suivi les traces de son père en devenant chirurgien. En entrecroisant les souvenirs qu’il a conservés de sa mère, Berthe, résistante assassinée à Auschwitz, et le témoignage de son père, Jean-Raphaël Hirsch nous plonge dans une des pires périodes de notre histoire ; à travers son récit, la psychologie de l’enfant caché et le traumatisme qui perdure à l’âge adulte sont évoqués avec talent. Mais c’est aussi une leçon de vie et d’espoir qui nous est donnée à lire, et à méditer : survivre et construire après Auschwitz.

Né en 1933, chirurgien des hôpitaux, Jean-Raphaël Hirsch joue aujourd’hui un rôle important au sein de la communauté juive. Président du Comité français pour Yad Vashem, il est membre du Conseil d’administration de la Fondation pour la Mémoire de la Shoah.

Préface de Boris Cyrulnik

Commander cet ouvrage

 

Les petits héros du ghetto de Varsovie

Cette semaine, notre invitée est Chochana Boukhobza, écrivain et réalisatrice, pour son film « Les petits héros du ghetto de Varsovie », projeté au Mémorial de la Shoah le 17 avril 2014 à 18h.

De 1942 à 1945, des enfants orphelins fuient le ghetto de Varsovie et se cachent dans la partie de la ville occupée par les nazis. Pour survivre, ils chantent, vendent des cigarettes et des journaux aux Allemands. Ils dorment dans les ruines, les cimetières, les cages d’escalier.  

En avril 1944, certains d’entre eux participeront au soulèvement du Ghetto. Aujourd’hui, ils sont considérés comme des héros polonais.

L’auteure, Chochana Boukhobza, est une écrivaine et scénariste israélienne. Elle a notamment co-réalisé le film documentaire Un billet aller-retour (Paris-Barcelone Films productions).

« Les petits héros du ghetto de Varsovie », de Chochana Boukhobza.
2013, France, 59 mn, Paris-Barcelone Films.
Ce film a reçu le soutien de la Fondation pour la Mémoire de la Shoah.

Projection

Le jeudi 17 avril 2014, à 18h30,
au Mémorial de la Shoah,
17 rue Geoffroy-l’Asnier (Paris 4e)
en présence de Chochana Boukhobza.

Entrée libre sur réservation

A voir sur le sujet

L’exposition « Regards sur les ghettos » au Mémorial de la Shoah, jusqu’au 28 septembre 2014.

Les FTP-MOI Paris Toulouse 1942-1944

Invité de cette semaine, Mosco Lévi Boucault, réalisateur, dont les deux films qu’il avait consacrés aux FTP-MOI sont désormais disponibles en coffret DVD aux éditions Arte.

Affiche rouge

Ils avaient des « noms difficiles à prononcer ». Quelques-uns étaient juifs, beaucoup étaient communistes nés en France, en Pologne, en Hongrie, en Roumanie, en Italie, en Arménie, en Espagne ou au Brésil. En 1942, ils prenaient des armes de fortune, à Paris et à Toulouse, pour combattre l’occupant nazi et le régime de Vichy. Les uns parce qu’ils avaient fait la guerre d’Espagne et avaient des comptes à régler avec le fascisme. Les autres parce qu’ils étaient persécutés. Ils ont formé les FTP-MOI : francs-tireurs partisans de la main-d’oeuvre immigrée.

Ils ont risqué leur vie pour libérer le sol de France, leur terre d’asile. Ceux qui par miracle ont survécu racontent l’histoire de leur combat.

Ni travail, ni famille, ni patrie , 1993, 90 min.
Commentaire dit par Wladimir Yordanoff

En 1939, les membres des FTP-MOI ne se connaissaient pas. En 1942, ils prennent ensemble les armes pour combattre l’occupant nazi et le régime de Vichy. Ils forment à Toulouse la 35e brigade FTP-MOI. Beaucoup sont morts – déportés, fusillés, guillotinés – certains, par miracle, ont survécu et racontent.

Des « terroristes » à la retraite, 2001, 72 min.
Commentaire dit par Simone Signoret et Gérard Desarthe.

Des survivants du groupe Manouchian, résistants communistes étrangers, juifs pour la plupart, racontent l’itinéraire qui les a conduits en France, puis à la Résistance et à la lutte armée, jusqu’à l’arrestation du groupe dans des circonstances “amères”.

Compléments de programme, 50 min
Réalisés par Mosco Levi Boucault

La M.O.I. par Stéphane Courtois, historien

Résister, Résistances par Olivier Wieviorka, historien

La résistance communiste et la Shoah par Serge Klarsfeld, historien

Les arrestations de 1943 à Paris par Stéphane Courtois, historien

Les valises de Raymond Kojitsky par Charlotte Lazimi

Résister en temps de paix par le Docteur Jacques Barsony

Langue : Français
Prix du coffret : 14,95 €

Commander de le coffret auprès d’Arte boutique