Les ombres, un conte familial, film de Leila Ferault

Cette semaine, notre invitée est leila Ferault, réalisatrice, qui signe un émouvant documentaire intitulé Les ombres, un conte familial, et qui sera projeté dimanche 22 juin 2014, à 11h au Cinéma Les 3 Luxembourg, avec un débat animé par le réalisateur Emmanuel Finkiel.

 Édouard Rosenblatt naît en 1944 en Pologne, dans l’étable de paysans où se cachaient ses parents. Son père le dépose sur une fenêtre, avant d’être abattu par les Allemands et jeté dans une fosse dans la forêt. Après la guerre, émigrée en France, sa mère négocie durement le retour d’Édouard avec la famille polonaise qui l’a recueilli. Elle épouse un homme qu’elle dit être le père. 46 ans plus tard, Édouard Rosenblatt érige un cénotaphe : un tombeau vide, sans corps, pour son père inconnu.
À travers cette sépulture, Leïla Férault-Levy, sa nièce, interroge les traces du génocide sur trois générations en France et en Pologne.

Documentaire, 2013, 91 min., coproduction : Bix films, Bip TV et Camera Obscura

Ce film a reçu le soutien de la Fondation pour la Mémoire de la Shoah.
Prochaines rencontres avec la réalisatrice et projections au cinéma des 3 Luxembourg, 67 rue Monsieur le Prince

Dimanche 28 septembre à 11h en présence de Jean-Pierre Winter, psychanaliste

Dimanche 5 octobre à 11h en présence d’Annette Wieviorka, historienne

Dimanche 12 octobre à 11h en présence de Jean-Claude Grumberg, écrivain et scénariste

Le journal de Jacques Samuel

Cette semaine, nous recevons l’historienne Katy Hazan pour parler du Journal de Jacques Samuel, 1939-1944, une famille juive alsacienne dans la seconde guerre mondiale,  qui vient d’être publié dans la collection « Témoignages de la Shoah » de la Fondation pour la Mémoire de la Shoah en partenariat avec les éditions Le Manuscrit.

Jacques Samuel

Il s’agit du journal rédigé pendant la guerre par Jacques Samuel, né en 1919 à Mulhouse, un journal retrouvé par sa nièce Nicole Samuel-Guinard qui l’a confié à Katy Hazan, responsable du service archives et Histoire de l’OSE. C’est un parcours particulier depuis l’Alsace où Jacques Samuel fréquente le mouvement Yeshouroun, puis l’Exode et la fuite désordonnée vers Moulins et la Creuse, le refuge et l’expérience de la vie collective dans une ferme-école des Éclaireurs israélites de France (EIF) à Taluyers près de Lyon, et enfin l’épopée, qui tourna au drame, du passage des Pyrénées vers l’Espagne afin de rejoindre la Palestine.
D’une écriture précise et achevée, le Journal de Jacques Samuel nous plonge au coeur d’une période terrible, bien loin des stéréotypes
habituels.

Rencontre avec Jean Raphaël Hirsch

Nous recevons aujourd’hui Jean-Raphael Hirsch, président du comité français pour Yad Vashem, et ancien Président de la commission solidarité de la Fondation pour la Mémoire de la Shoah pour son livre « Réveille-toi papa, c’est fini », préfacé par Boris Cyrulnik, qui vient de sortir aux éditions Albin Michel.

 Médecin radiologue originaire de Transylvanie, Sigismond Hirsch fut un grand résistant, particulièrement actif dans les réseaux des organisations juives et notamment des EIF au sein desquelles il a pu sauver 400 jeunes Juifs. Arrêté, il est déporté à Auschwitz et affecté au service de Josef Mengele. À son retour de déportation, consulté par le général de Gaulle et Pierre Laroque, le premier directeur général de la Sécurité sociale, il prend une part considérable dans l’instauration d’un système social de soins médicaux et fonde le COSEM (Coordination des œuvres sociales et médicales) qui, grâce à des dispensaires et des centres de soins, offrit au plus grand nombre une médecine conventionnée de qualité.

Son fils, Jean-Raphaël, agent de liaison dès l’âge de neuf ans, a suivi les traces de son père en devenant chirurgien. En entrecroisant les souvenirs qu’il a conservés de sa mère, Berthe, résistante assassinée à Auschwitz, et le témoignage de son père, Jean-Raphaël Hirsch nous plonge dans une des pires périodes de notre histoire ; à travers son récit, la psychologie de l’enfant caché et le traumatisme qui perdure à l’âge adulte sont évoqués avec talent. Mais c’est aussi une leçon de vie et d’espoir qui nous est donnée à lire, et à méditer : survivre et construire après Auschwitz.

Né en 1933, chirurgien des hôpitaux, Jean-Raphaël Hirsch joue aujourd’hui un rôle important au sein de la communauté juive. Président du Comité français pour Yad Vashem, il est membre du Conseil d’administration de la Fondation pour la Mémoire de la Shoah.

Préface de Boris Cyrulnik

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le petit arbre de Birkenau

Notre invité cette semaine est Jacques Benroubi, qui a publié en 2013 Le petit arbre de Birkenau (éditions Albin Michel) à partir de la double expérience de ses parents: celle de Maurice Benroubi, son père, originaire de Salonique, déporté à Auschwitz, et affecté au Sonderkommando, et celle de sa mère au moment où elle attendait le retour de son mari.

 

 

Cet ouvrage s’articule autour du témoignage exceptionnel de Maurice Benroubi, survivant d’Auschwitz-Birkenau ayant fait partie des Sonderkommandos. Sa femme, cachée non loin de Paris, ne cessa de lui écrire durant son absence. Ses lettres émouvantes sont rassemblées dans le Journal de Rose, deuxième partie du livre. Présentée par Annette Wieviorka, une troisième partie historique donne à voir l’envers bureaucratique de la persécution à partir de documents d’archives. Complémentaires, ces trois récits explorent de manière inédite les trois facettes d’une même histoire.
Modeste forain d’origine grecque installé dans la Sarthe, Maurice Benroubi est arrêté en juillet 1942 et déporté à Auschwitz à l’âge de 28 ans. A Birkenau, il est affecté au Sonderkommando chargé d’enterrer les cadavres sortis des chambres à gaz des bunkers I et II. Transféré dans plusieurs autres camps, il fut libéré par les Américains à Bergen-Belsen en avril 1945. Il écrira son histoire à la fin de sa vie.

Ce livre a été publié avec le soutien de la Fondation pour la Mémoire de la Shoah.

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