Nous recevons aujourd’hui l’historienne Katy Hazan pour le livre Rire le jour, pleurer la nuit, les enfants juifs cachés dans la Creuse pendant la guerre (1939-1944) qui vient de paraître chez Calmann-Levy dans la collection du Mémorial de la Shoah.
Ce livre raconte l’histoire d’une colonie d’enfants juifs de l’OSE, l’Oeuvre de secours aux enfants, accueillie au château de Chabannes dans la Creuse, de 1939 à 1943. Une colonie dans laquelle le directeur Felix Chevrier a proposé de rédiger un journal qui raconte la vie quotidienne du chateau de 1941 à 1942, un témoignage exceptionnel dans lequel les enfants dessinent, racontent leur quotidien mais aussi d’où ils viennent, ce qu’ils espèrent du futur. Un document exceptionnel qui a été conservé dans son intégralité.
Nous recevons aujourd’hui Jean-Raphael Hirsch, président du comité français pour Yad Vashem, et ancien Président de la commission solidarité de la Fondation pour la Mémoire de la Shoah pour son livre « Réveille-toi papa, c’est fini », préfacé par Boris Cyrulnik, qui vient de sortir aux éditions Albin Michel.
Médecin radiologue originaire de Transylvanie, Sigismond Hirsch fut un grand résistant, particulièrement actif dans les réseaux des organisations juives et notamment des EIF au sein desquelles il a pu sauver 400 jeunes Juifs. Arrêté, il est déporté à Auschwitz et affecté au service de Josef Mengele. À son retour de déportation, consulté par le général de Gaulle et Pierre Laroque, le premier directeur général de la Sécurité sociale, il prend une part considérable dans l’instauration d’un système social de soins médicaux et fonde le COSEM (Coordination des œuvres sociales et médicales) qui, grâce à des dispensaires et des centres de soins, offrit au plus grand nombre une médecine conventionnée de qualité.
Son fils, Jean-Raphaël, agent de liaison dès l’âge de neuf ans, a suivi les traces de son père en devenant chirurgien. En entrecroisant les souvenirs qu’il a conservés de sa mère, Berthe, résistante assassinée à Auschwitz, et le témoignage de son père, Jean-Raphaël Hirsch nous plonge dans une des pires périodes de notre histoire ; à travers son récit, la psychologie de l’enfant caché et le traumatisme qui perdure à l’âge adulte sont évoqués avec talent. Mais c’est aussi une leçon de vie et d’espoir qui nous est donnée à lire, et à méditer : survivre et construire après Auschwitz.
Né en 1933, chirurgien des hôpitaux, Jean-Raphaël Hirsch joue aujourd’hui un rôle important au sein de la communauté juive. Président du Comité français pour Yad Vashem, il est membre du Conseil d’administration de la Fondation pour la Mémoire de la Shoah.
A l’occasion de la parution du numéro spécial Yom Hashoah de la revue Tenoua, nous recevons aujourd’hui Delphine Horvilleur, rabbin et directrice de la rédaction de Tenou’a et Ethel Buisson, architecte, dont le travail mémoriel et artistique autour de la figure de son grand père déporté Srul Ruger sert de fil rouge à ce numéro.
La revue « Tenou’a – Atelier de pensée(s) juive(s)?» était anciennement la revue du MJLF; aujourd’hui, elle est devenue autonome. Dans chaque numéro, des oeuvres d’artistes contemporains sont mises à l’honneur. Ce numéro donne un aperçu du travail d’Ethel Buisson, qui est architecte et enseignante en école d’architecture et qui a mené une enquête photographique, sur deux ans pour rassembler et retranscrire les traces immatérielles de la vie de son grand-père, parti en déportation avec le convoi n°7 en 1942. « Dates après dates et leurs anniversaires, lieux après lieux et leurs traces invisibles, j’ai photographié à la chambre technique et enregistré ce qui m’était donné à voir et à entendre soixante dix ans après. Dans la reconstitution de l’absurde, le travail m’a conduit trois fois en Pologne, j’ai produit 33 planches environ, rassemblées pour l’instant dans un carnet, qui comme un carnet de voyage relate le parcours mené pour le rencontrer. Je suis partie à sa recherche. Je suis partie le chercher. »
Mur des Noms au Mémorial de la Shoah, Rue du Buisson St Louis où Srul Ruger a été arrêté, Vel d’hiv où il a été interné, avant Drancy et Auschwitz, autant de jalons d’un parcours qu’Ethel Buisson a refait pas à pas 70 ans après son grand père.
Un travail qui pose la question de la mémoire individuelle et collective, de la commémoration et de la ritualisation, sur lequel Delphine Horviller apporte son éclairage, et qui dans ce numéro est ponctué par de nombreuses grandes voix, en particulier Elie Wiesel, Serge Klarsfeld, Annette Wieviorka, Boris Cyrulnik.
La lecture des noms des déportés juifs de France se poursuivra sans interruption, de jour comme de nuit, du dimanche 27 avril à 19h30 (convoi 7) jusqu’au lundi 28 avril à19h (convoi n°42). La lecture des noms des déportés a été initiée en 1990 par le rabbin Daniel Farhi, l’association des Fils et Filles des Déportés Juifs de France et le Mouvement Juif Libéral de France.
Lecture du Sefer HaShoah organisée par le MJLF au Mémorial de la Shoah Lundi 28 avril 2014, 13h30 Projections et rencontres sont organisées au Mémorial de la Shoah à l’occasion de cette commémoration. Voir le programme sur le site du Mémorial (Réservation conseillée).
Cette semaine, notre invitée est Chochana Boukhobza, écrivain et réalisatrice, pour son film « Les petits héros du ghetto de Varsovie », projeté au Mémorial de la Shoah le 17 avril 2014 à 18h.
De 1942 à 1945, des enfants orphelins fuient le ghetto de Varsovie et se cachent dans la partie de la ville occupée par les nazis. Pour survivre, ils chantent, vendent des cigarettes et des journaux aux Allemands. Ils dorment dans les ruines, les cimetières, les cages d’escalier.
En avril 1944, certains d’entre eux participeront au soulèvement du Ghetto. Aujourd’hui, ils sont considérés comme des héros polonais.
L’auteure, Chochana Boukhobza, est une écrivaine et scénariste israélienne. Elle a notamment co-réalisé le film documentaire Un billet aller-retour (Paris-Barcelone Films productions).
« Les petits héros du ghetto de Varsovie », de Chochana Boukhobza.
2013, France, 59 mn, Paris-Barcelone Films.
Ce film a reçu le soutien de la Fondation pour la Mémoire de la Shoah.
Projection
Le jeudi 17 avril 2014, à 18h30,
au Mémorial de la Shoah,
17 rue Geoffroy-l’Asnier (Paris 4e)
en présence de Chochana Boukhobza.