Les enfants cachés en France

Invitée cette semaine, Nathalie Zajde, maître de conférences en psychologie à l’université Paris-VIII et membre de l’équipe d’ethnopsychiatrie du professeur Tobie Nathan au Centre Georges Devereux, autour de son nouveau livre, les enfants cachés en France, paru aux éditions Odile Jacob.

C’étaient de petits enfants juifs en France durant la guerre. Ils étaient destinés à périr dans les camps de la mort. Ils ont été cachés et miraculeusement sauvés. Quelles stratégies psychologiques ont-ils adoptées en réponse à l’injonction paradoxale qui leur était adressée : « Ne sois plus toi si tu veux être. Ne sois plus juif si tu veux rester en vie » ? Comment en sont-ils restés marqués ? Comment l’ont-ils dépassée ? Nathalie Zajde dessine ici le portrait d’une vingtaine de ces enfants cachés, anonymes ou célèbres, comme Boris Cyrulnik, Serge Klarsfeld, Saul Friedländer, André Glucksmann. Ils ont tous développé une surprenante intelligence du monde et un amour de la vie. Ce livre montre qu’il est possible de surmonter les événements traumatiques vécus dans l’enfance à condition d’y puiser une force particulière et d’accepter de se penser dans sa singularité, à condition de ne pas faire comme si cela n’avait pas été.

Une leçon de psychologie du quotidien pour surmonter les difficultés de l’existence.

Nathalie Zajde est membre de la commission Solidarité de la Fondation pour la Mémoire de la Shoah.

- Voir le blog de Nathalie Zajde consacré aux enfants cachés et présentant témoignages, réflexions, publications et événements.

- Commander le livre sur le site des éditions Odile Jacob.

A noter: le 1 er juillet 2012, un colloque aura lieu au Mémorial de la Shoah sur les enfants cachés.

 

A l’intérieur du camp de Drancy

Cette semaine, nous recevons les historiens Annette Wieviorka et Michel Laffitte qui signent aux éditions Perrin un remarquable ouvrage intitulé A l’intérieur du camp de Drancy, qui permet de retracer l’ensemble de l’histoire du camp de Drancy, mais aussi de comprendre comment les internés y ont vécu avant leur déportation. Annette Wieviorka et Michel Laffitte présenteront leur livre le 3 mai 2012 au Mémorial de la Shoah, une rencontre animée par Perrine Kervran.

Drancy est devenu un synonyme de la déportation des Juifs de France car la majorité des 76000 juifs déportés y ont séjourné ou transité. En utilisant des sources souvent inédites, Annette Wieviorka et Michel laffitte nous livrent une synthèse de l’histoire du camp, nous rappellent qui y fut interné, comment le camp fut administré, comment se déroulait la vie quotidienne des internés juifs.

Ce camp mêlaient des israélites français de vieille souche à des Juifs étrangers d’immigration récente, des élites du pouvoir et du savoir aux professions les plus humbles, adultes, vieillards, femmes et enfants.

Commandé par des Allemands, gardé et administré par des Français, Drancy, à la fois camp de représailles, de transit et de concentration, atteste l’ambiguïté criminelle des responsabilités entre l’occupant et Vichy.

Des sources inédites – correspondances clandestines, journaux intimes – permettent de reconstituer l’existence des internés dans la cité de la Muette, avec ses solidarités multiples, mais aussi la course aux privilèges, les clivages sociaux et nationaux, la famine et le désespoir d’un côté, l’école et le théâtre de l’autre, les innombrables rumeurs et l’ordre imposé parfois par les victimes elles-mêmes, enfin la menace permanente et insoutenable de la déportation.

Auteurs

Directrice de recherche au CNRS, Annette Wieviorka est historienne, spécialiste de la mémoire de la Shoah. Elle a notamment publié : Déportation et génocide, entre la mémoire et l’oubli (Plon, 1992) ; L’ère du témoin (Plon,1999), Auschwitz, 60 ans après (Robert Laffont, 2004) et L’Heure d’exactitude. Histoire, mémoire, témoignage, entretiens avec Séverine Nikel (Albin Michel, 2011).
Annette Wieviorka préside la commission « Mémoire et transmission » de la Fondation pour la Mémoire de la Shoah.

Michel Laffitte, agrégé d’histoire et docteur de l’EHESS, est l’auteur notamment d’Un engrenage fatal. L’UGIF (Union générale des Israélites de France) face aux réalités de la Shoah, 1941-1944 (Liana Levi, 2003), et de Juif dans la France allemande (Tallandier, 2006).
Il est membre de la commission « Mémoire et transmission » de la Fondation pour la Mémoire de la Shoah.

Israël, le nom de trop?

Cette semaine, nous recevons Jacques Tarnero, pour réfléchir sur les implications de la réprobation d’Israël à l’heure actuelle, à la suite de la parution de son dernier essai, Le nom de trop, Israël illégitime?  aux éditions Armand Colin.

Dans cet essai, Jacques Tarnéro pointe ce qu’il y a d’irrationnel et de suspect dans la réprobation systématique d’Israël. Il entend démonter les mécaniques politiques et psychologiques de ce discrédit qui va au-delà de la seule critique de la politique israélienne. Selon lui, c’est désormais au nom des idéaux de progrès, de liberté et d’émancipation que s’énonce la haine des Juifs. <!–Ancien chercheur associé au CNRS, chargé de mission à la Cité des sciences et de l’industrie, Jacques Tarnéro est essayiste et documentariste. Il a publié Mai 68, la révolution fiction (Milan,
2008) et Le racisme (Milan, 2007). Il est également l’auteur de deux films documentaires : Autopsie d’un mensonge : le négationnisme (2000, Lili productions), et Décryptage (avec Philippe Bensoussan, 2002, Sophie Dulac productions) sur les représentations du conflit israélo-palestinien.

Préface de Pierre-André Taguieff.

Cet ouvrage a reçu le soutien de la Fondation pour la Mémoire de la Shoah.

Mercredi 13 juin 2012 à 20h, rencontre avec Jacques Tarnero animée par Clément Weill-Raynal au Temple des Vosges « Synagogue Charles Liché » 14 Place des Vosges – 75004 Paris. PAF (au bénéfice de la Tsédaka)  Réservation obligatoire  01.43.44.48.82

 

 

Les archives du ghetto de Varsovie

A l’occasion de la commémoration du 69 ème anniversaire de l’insurrection du ghetto de Varsovie, nous rediffusons l’émission du 1er janvier 2012 avec Audrey Kichelewski, historienne, spécialiste de l’histoire des Juifs en Pologne, pour parler de l’ouvrage Qui écrira notre histoire? de Samuel D. Kassov, publié aux éditions Grasset, avec le soutien de la Fondation pour la Mémoire de la Shoah.

Le 18 septembre 1946, on déterre sous les gravats du ghetto de Varsovie des bidons de lait en fer blanc, des bidons qui ont soigneusement été scellés et cachés par les membres du groupe Oyneg Shabes. Ces bidons contiennent des lettres, des tickets, des tracts, des rapports, des récits, des dessins, des preuves et des témoignages qui disent ce que fut le quotidien des Juifs sous le joug allemand dans le ghetto de Varsovie, mais aussi dans les shtetls et parfois dans les lieux d’extermination: des archives qui sont autant de preuves des massacres et exactions menées par les nazis.

Qui écrira notre histoire? Ce livre de l’historien Samuel D Kassow, traduit avec le soutien de la Fondation pour la Mémoire de la Shoah raconte l’histoire des archives du ghetto de Varsovie et de ceux qui les ont orchestrés, en particulier Emmanuel Ringelblum, qui était l’âme de ce groupe.

 

Le programme des commémorations de Yom HaShoah et de l’insurrection du ghetto de Varsovie