Le projet Aladin en Turquie

Nous recevons cette semaine Anne-Marie Revcolevschi, Présidente du projet Aladin, pour faire le point sur ses initiatives en Turquie: diffusion du film Shoah de Lanzmann à la télévision turque, organisation d’une conférence internationale sur l’apport des réfugiés du nazisme à la Turquie, relations avec la communauté juive de Turquie.

« Le rôle des universitaires juifs allemands et autrichiens, fuyant le nazisme, dans la modernisation des universités turques » était au centre des interventions et débats lors d’une conférence internationale organisée à Istanbul le 19 avril par le Projet Aladin et l’Université Bahcesehir sous l’égide de l’UNESCO.  Cette initiative fait suite à la télédiffusion «historique» de Shoah de Claude Lanzmann sur la chaîne de télévision nationale turque, TRT. La chaîne a diffusé le documentaire de plus de neuf heures en prime time le vendredi soir sur une période de dix semaines, en commençant à la veille de la Journée internationale de commémoration de l’Holocauste le 26 Janvier 2012. Le film, également diffusé par satellite partout dans le monde, a été regardé par des millions de téléspectateurs turcophones et a été salué comme une étape importante et une source d’inspiration pour d’autres pays du monde musulman.

En marge de cette conférence, Anne-Marie Revcolevschi a rencontré l’ambassadeur Tezgör représentant le Ministère Turc des Affaires Etrangères, ainsi que le Président de la Communauté juive de Turquie, Sami Herman, pour discuter des initiatives en cours du Projet Aladin avec ses partenaires turcs, et en particulier de l’organisation d’une grande conférence interreligieuse à Istanbul et des universités d’été en coopération avec l’ONG Anadolu Kültür, qui a pour objectif de surmonter les conflits et les tensions sociales par le partage des arts et de la culture. Le Projet Aladin prévoit également d’organiser, en coopération avec le Centre de recherche politique de l’Université Sabanci d’Istanbul une conférence internationale sur les formes contemporaines de racisme en Europe avec un accent particulier sur l’antisémitisme et l’islamophobie.

Informations complémentaires sur les initiatives du projet Aladin en Turquie.



Montreuil-Bellay, un camp tsigane oublié

Cette semaine, notre invité est le réalisateur  Alexandre Fronty, qui signe un film sur le camp d’internement de Montreuil-Bellay. Il s’agit du plus grand camp d’internement des Nomades en France pendant la Seconde guerre mondiale. ce documentaire raconte l’histoire du camp, mais aussi sa difficile mémoire.

A vingt kilomètres de Saumur, près de la ville de Montreuil-Bellay, dans le Maine-et-Loire, des milliers de Tsiganes ont été internés entre novembre 1941 et janvier 1945. Les « nomades », comme on les appelait à l’époque, ont d’abord été assignés à résidence avant d’être enfermés sur ordre des autorités allemandes. Le camp de Montreuil-Bellay était le plus grand camp d’internement pour nomades de France. Plus de la moitié des Tsiganes internés en France ont transité par ce camp. Des familles y ont été internées pendant 5 ans jusqu’en janvier 1945. Raflés et entassés dans des baraques en bois, les Tsiganes étaient surveillés par des gardes français. Manque d’eau, absence de soins, nourriture précaire, les conditions de vie étaient lamentables. Une trentaine d’enfants en bas âge et des clochards, arrêtés avec les nomades, ont succombé à Montreuil-Bellay. Sans l’action de l’historien Jacques Sigot, le camp aurait progressivement disparu des mémoires. Les vestiges du camp de Montreuil-Bellay ont été inscrits aux monuments historiques en 2010.

Montreuil-Bellay, un camp tsigane oublié
Documentaire réalisé par Alexandre Fronty (52 min.)
Une coproduction LCP / Zoulou compagnie Production – 2012

Ce film a reçu le soutien de la Fondation pour la Mémoire de la Shoah.

Diffusions

Multidiffusion en mai sur LCP – Assemblée nationale

Voir les dates de diffusion sur le site de la chaîne

A l’intérieur du camp de Drancy

Cette semaine, nous recevons les historiens Annette Wieviorka et Michel Laffitte qui signent aux éditions Perrin un remarquable ouvrage intitulé A l’intérieur du camp de Drancy, qui permet de retracer l’ensemble de l’histoire du camp de Drancy, mais aussi de comprendre comment les internés y ont vécu avant leur déportation. Annette Wieviorka et Michel Laffitte présenteront leur livre le 3 mai 2012 au Mémorial de la Shoah, une rencontre animée par Perrine Kervran.

Drancy est devenu un synonyme de la déportation des Juifs de France car la majorité des 76000 juifs déportés y ont séjourné ou transité. En utilisant des sources souvent inédites, Annette Wieviorka et Michel laffitte nous livrent une synthèse de l’histoire du camp, nous rappellent qui y fut interné, comment le camp fut administré, comment se déroulait la vie quotidienne des internés juifs.

Ce camp mêlaient des israélites français de vieille souche à des Juifs étrangers d’immigration récente, des élites du pouvoir et du savoir aux professions les plus humbles, adultes, vieillards, femmes et enfants.

Commandé par des Allemands, gardé et administré par des Français, Drancy, à la fois camp de représailles, de transit et de concentration, atteste l’ambiguïté criminelle des responsabilités entre l’occupant et Vichy.

Des sources inédites – correspondances clandestines, journaux intimes – permettent de reconstituer l’existence des internés dans la cité de la Muette, avec ses solidarités multiples, mais aussi la course aux privilèges, les clivages sociaux et nationaux, la famine et le désespoir d’un côté, l’école et le théâtre de l’autre, les innombrables rumeurs et l’ordre imposé parfois par les victimes elles-mêmes, enfin la menace permanente et insoutenable de la déportation.

Auteurs

Directrice de recherche au CNRS, Annette Wieviorka est historienne, spécialiste de la mémoire de la Shoah. Elle a notamment publié : Déportation et génocide, entre la mémoire et l’oubli (Plon, 1992) ; L’ère du témoin (Plon,1999), Auschwitz, 60 ans après (Robert Laffont, 2004) et L’Heure d’exactitude. Histoire, mémoire, témoignage, entretiens avec Séverine Nikel (Albin Michel, 2011).
Annette Wieviorka préside la commission « Mémoire et transmission » de la Fondation pour la Mémoire de la Shoah.

Michel Laffitte, agrégé d’histoire et docteur de l’EHESS, est l’auteur notamment d’Un engrenage fatal. L’UGIF (Union générale des Israélites de France) face aux réalités de la Shoah, 1941-1944 (Liana Levi, 2003), et de Juif dans la France allemande (Tallandier, 2006).
Il est membre de la commission « Mémoire et transmission » de la Fondation pour la Mémoire de la Shoah.

Israël, le nom de trop?

Cette semaine, nous recevons Jacques Tarnero, pour réfléchir sur les implications de la réprobation d’Israël à l’heure actuelle, à la suite de la parution de son dernier essai, Le nom de trop, Israël illégitime?  aux éditions Armand Colin.

Dans cet essai, Jacques Tarnéro pointe ce qu’il y a d’irrationnel et de suspect dans la réprobation systématique d’Israël. Il entend démonter les mécaniques politiques et psychologiques de ce discrédit qui va au-delà de la seule critique de la politique israélienne. Selon lui, c’est désormais au nom des idéaux de progrès, de liberté et d’émancipation que s’énonce la haine des Juifs. <!–Ancien chercheur associé au CNRS, chargé de mission à la Cité des sciences et de l’industrie, Jacques Tarnéro est essayiste et documentariste. Il a publié Mai 68, la révolution fiction (Milan,
2008) et Le racisme (Milan, 2007). Il est également l’auteur de deux films documentaires : Autopsie d’un mensonge : le négationnisme (2000, Lili productions), et Décryptage (avec Philippe Bensoussan, 2002, Sophie Dulac productions) sur les représentations du conflit israélo-palestinien.

Préface de Pierre-André Taguieff.

Cet ouvrage a reçu le soutien de la Fondation pour la Mémoire de la Shoah.

Mercredi 13 juin 2012 à 20h, rencontre avec Jacques Tarnero animée par Clément Weill-Raynal au Temple des Vosges « Synagogue Charles Liché » 14 Place des Vosges – 75004 Paris. PAF (au bénéfice de la Tsédaka)  Réservation obligatoire  01.43.44.48.82