Montreuil-Bellay, un camp tsigane oublié

Cette semaine, notre invité est le réalisateur  Alexandre Fronty, qui signe un film sur le camp d’internement de Montreuil-Bellay. Il s’agit du plus grand camp d’internement des Nomades en France pendant la Seconde guerre mondiale. ce documentaire raconte l’histoire du camp, mais aussi sa difficile mémoire.

A vingt kilomètres de Saumur, près de la ville de Montreuil-Bellay, dans le Maine-et-Loire, des milliers de Tsiganes ont été internés entre novembre 1941 et janvier 1945. Les « nomades », comme on les appelait à l’époque, ont d’abord été assignés à résidence avant d’être enfermés sur ordre des autorités allemandes. Le camp de Montreuil-Bellay était le plus grand camp d’internement pour nomades de France. Plus de la moitié des Tsiganes internés en France ont transité par ce camp. Des familles y ont été internées pendant 5 ans jusqu’en janvier 1945. Raflés et entassés dans des baraques en bois, les Tsiganes étaient surveillés par des gardes français. Manque d’eau, absence de soins, nourriture précaire, les conditions de vie étaient lamentables. Une trentaine d’enfants en bas âge et des clochards, arrêtés avec les nomades, ont succombé à Montreuil-Bellay. Sans l’action de l’historien Jacques Sigot, le camp aurait progressivement disparu des mémoires. Les vestiges du camp de Montreuil-Bellay ont été inscrits aux monuments historiques en 2010.

Montreuil-Bellay, un camp tsigane oublié
Documentaire réalisé par Alexandre Fronty (52 min.)
Une coproduction LCP / Zoulou compagnie Production – 2012

Ce film a reçu le soutien de la Fondation pour la Mémoire de la Shoah.

Diffusions

Multidiffusion en mai sur LCP – Assemblée nationale

Voir les dates de diffusion sur le site de la chaîne

Israël, le nom de trop?

Cette semaine, nous recevons Jacques Tarnero, pour réfléchir sur les implications de la réprobation d’Israël à l’heure actuelle, à la suite de la parution de son dernier essai, Le nom de trop, Israël illégitime?  aux éditions Armand Colin.

Dans cet essai, Jacques Tarnéro pointe ce qu’il y a d’irrationnel et de suspect dans la réprobation systématique d’Israël. Il entend démonter les mécaniques politiques et psychologiques de ce discrédit qui va au-delà de la seule critique de la politique israélienne. Selon lui, c’est désormais au nom des idéaux de progrès, de liberté et d’émancipation que s’énonce la haine des Juifs. <!–Ancien chercheur associé au CNRS, chargé de mission à la Cité des sciences et de l’industrie, Jacques Tarnéro est essayiste et documentariste. Il a publié Mai 68, la révolution fiction (Milan,
2008) et Le racisme (Milan, 2007). Il est également l’auteur de deux films documentaires : Autopsie d’un mensonge : le négationnisme (2000, Lili productions), et Décryptage (avec Philippe Bensoussan, 2002, Sophie Dulac productions) sur les représentations du conflit israélo-palestinien.

Préface de Pierre-André Taguieff.

Cet ouvrage a reçu le soutien de la Fondation pour la Mémoire de la Shoah.

Mercredi 13 juin 2012 à 20h, rencontre avec Jacques Tarnero animée par Clément Weill-Raynal au Temple des Vosges « Synagogue Charles Liché » 14 Place des Vosges – 75004 Paris. PAF (au bénéfice de la Tsédaka)  Réservation obligatoire  01.43.44.48.82

 

 

l’Ile Adolf

Cette semaine, nous recevons Patrick Viret et Ludmila Melnikova, qui signent le documentaire l’Ile Adolf consacré à une déportation méconnue, celle qui a eu lieu sur  l’île d’Aurigny, diffusé cette semaine sur France 3 Basse Normandie.

Durant l’été 1940, face à l’invasion des îles anglo-normandes par les troupes allemandes, l’île d’Aurigny se vide de sa population. Début 1942, les Allemands y établissent quatre camps d’internement. Gardé par des SS, celui de Norderney fut réservé à des prisonniers juifs. Sur l’île, les déportés construisirent des fortifications du « Mur de l’Atlantique », ils participèrent aussi à des travaux sur le continent. On compte parmi les déportés de l’île d’Aurigny des Républicains espagnols, des Juifs français « conjoints d’aryennes », des Allemands « asociaux » et des milliers de slaves de moins de vingt ans, puis, par la suite, des résistants normands et de nombreux Nord-africains.

Afin d’éclairer cette histoire méconnue, Ludmila Melnikova et Patrick Viret donnent la parole à des historiens et à d’anciens déportés.

Ce film a reçu le soutien de la Fondation pour la Mémoire de la Shoah.

Diffusion

Mercredi 28 mars 2012, 0h05 (nuit de mercredi à jeudi)

France 3 Normandie

Une projection aura lieu au Mémorial de la Shoah le dimanche 13 mai à 14h30.

L’aménagement de la gare de déportation de Bobigny

Le 27 janvier 2012,  Catherine Peyge, maire de Bobigny et Guillaume Pepy, Président de la SNCF ont inauguré l’ouverture au public d’un lieu de mémoire et d’histoire sur le site de l’ancienne gare de Bobigny, en présence de Serge Klarsfeld, Vice-Président de la Fondation pour la Mémoire de la Shoah, et des associations de mémoire. Notre invitée pour expliquer la manière dont a été pensé l’aménagement de ce site, Anne Bourgon, chef de projet pour la mairie de Bobigny. 

Copyright: Michel Perrot, Ville de Bobigny

De juillet 1943 à août 1944, 21 convois transportant 22500 personnes internées au camp de Drancy, soit un tiers des Juifs déportés de France, ont quitté la gare de Bobigny vers Auschwitz Birkenau, où ils furent exterminés (seuls 3% sont revenus). Avant cette date, de juin 1942 à juin 1943, c’est de la gare du Bourget que partaient les internés du camp de Drancy.

L’ouverture d’un site à Drancy pour expliquer l’histoire du camp de Drancy en face de la cité de la Muette qui est aujourd’hui habitée est prévue en juillet 2012. Les élus de la ville de Bobigny ont choisi de concevoir un projet différent à Bobigny, un projet d’aménagement paysager, permettant une réappropriation du lieu à partir d’un parcours commenté par un accompagnateur et complété par un livret de visite. Ce dispositif s’adresse autant aux scolaires qu’aux adultes et permet de comprendre le rôle qu’a joué ce site dans la déportation des internés juifs du camp de Drancy, grâce à la mise en place de documents historiques, d’archives et de témoignages.

La réalisation de cette exposition, conçue a l’initiative de la Ville de Bobigny, a été soutenue par la SNCF, l’Union européenne et la Fondation pour la Mémoire de la Shoah.

Copyright: Michel Perrot